Les « gens de métier » définissent le premier groupe de François Dubost. Les premières générations furent formées par la section Paysage de l'Ecole de Versailles, les premiers enseignants étaient des maîtres-jardiniers. Pour ce groupe de paysagistes, la profession se définit comme un métier. Les « gens de métier » revendiquent fortement leurs origines et leurs compétences, se sont des spécialistes du végétal. Les paysagistes « c'est d'abord un planteur ». Ils mettent en avant le côté pratique, l'apprentissage par le terrain et non sur le banc des écoles. Le diplôme n'est pas le seul droit d'accès à la profession. La théorie est reléguée car se sont des autodidactes. La transmission du savoir et surtout du savoir-faire, se fait de père en fils. La tradition familiale est forte.
[...] Ils ont introduit des disciplines comme l'économie et la sociologie pour mieux comprendre et analyser l'environnement social. Ils sont soucieux du contrôle de la formation dans la stratégie d'organisation de la profession. Leur identité est basée sur une rupture avec les entreprises commerciales et sur une prise de position forte dans le secteur public (notamment dans les villes nouvelles et l'administration centrale). Ils ont la volonté de changer d'échelle La commande publique leur a permis de réaliser d'importants chantiers, ce qui a renforcé leur identité sociale et d'étendre leur reconnaissance et ainsi leur légitimité. [...]
[...] En passant d'une société à l'autre, ils se constituent des cartes de visite professionnelles. D'autres ingénieurs valorisent fortement l'accès aux postes de responsabilités, c'est la quête permanente du pouvoir. Ceux-là sont souvent issus des grandes écoles scientifiques ou commerciales (type Centrale, HEC C'est un parcours plus risqué, il suppose le renoncement aux compétences techniques pour le monde de la gestion et du relationnel. Ils dénotent aussi une forte volonté d'ascension professionnelle. La grande majorité des ingénieurs ont une stratégie de carrière qui va de la technique et ses applications à l'encadrement dans le secteur. [...]
[...] Ils sont attentifs aux relations professionnelles pour renforcer leur légitimité sociale. Ils aiment le contact client, pour mieux connaître le besoin des gens et ainsi les satisfaire. Dans l'ensemble, ce sont des libéraux, indépendants, hostiles à l'organisation corporatiste. Ils furent contre la constitution de la Société Française des Paysagistes et créèrent une autre structure : la Chambre Syndicale des Paysagistes-Conseils. L'identité collective est forte, elle s'appuie sur une organisation, même si la plupart des membres préfèrent leur liberté, elle s'appuie surtout sur une parfaite connaissance du métier lié à l'acte de planter. [...]
[...] Elle oriente des jeunes gens vers une profession sans en avoir éprouvé la vocation. Ils n'ont pas d'attirance spécifique pour les disciplines techniques ce qui les conduit parfois à choisir une école généraliste pour différer la spécificité de leur discipline. Ceci peut aussi avoir des répercussions pour les prochains candidats et provoquer un évitement ou un délaissement des formations trop spécialisées. Notre système éducatif hiérarchisé privilégie aussi les savoirs théoriques et abstraits. La valeur sélective des savoirs l'emportant sur leur valeur formative. [...]
[...] Les transformations de l'enseignement peuvent être un facteur de l'hétérogénéité des membres de la profession. Le titre n'est pas protégé, il peut désigner aussi bien les entrepreneurs horticulteurs ou les pépinéristes. Les différentes organisations professionnelles s'opposent, nous remarquons un noyau dur d'adhérents aux deux organisations de paysagistes. La Chambre nationale des Paysagistes-Conseils (libéraux) et la Société française de Paysagistes (libéraux et salariés de la fonction publique). On peut noter que 262 personnes sont inscrites au répertoire des paysagistes, elles sont peut-être moins solidaires que les membres des organisations professionnelles. [...]
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