L'aide publique au développement (APD) constitue depuis la fin de la seconde guerre mondiale l'un des canaux privilégiés du soutien financier dont bénéficient les pays du Sud. Conçue dans un premier temps comme l'un des éléments clefs des plans économiques édictés au profit des colonies, elle a été réorientée à l'initiative de la CNUCED et de l'OCDE vers un appui actif aux réformes institutionnelles et aux innovations technologiques dans les pays émergents et en développement...
[...] Ainsi, entre 1995 et 2003, les dons ont représenté un total sans précédents de plus de de l'APD nette (flux d'APD amortissement sur l'encours des prêts antérieurs au titre de l'APD), ce qui témoigne des réticences de nombreux pays créanciers à l'octroi de nouveaux prêts aux pays émergents et en développement après les crises financières successives et les récentes situations d'insolvabilité. En outre, l'aide publique ainsi distribuée a deux composantes : une composante bilatérale et une composante multilatérale. Cette dernière comprend les contributions des pays donneurs aux organisations internationales que sont l'union Européenne, la Banque mondiale, le FMI et les banques régionales de développement. Elle représente environ aujourd'hui du total de l'APD. ( Les flux d'APD ont commencé à se développer après la Seconde Guerre mondiale, accompagnant efficacement le processus de décolonisation et de reconstruction de l'Europe. [...]
[...] ( L'aide publique au développement constitue l'un des instruments essentiels de la coopération Nord/Sud. Alors qu'elle a jadis garanti prioritairement le financement des investissements innovants nécessaires au maintien de la compétitivité des pays bénéficiaires, ses flux sont aujourd'hui également orientés en vue de la mise en place, dans un souci de concertation avec tous les représentants de la société civile, des réformes économiques, sociales, humaines et institutionnelles requises en vue d'asseoir durablement la dynamique d'attractivité des pays concernés (bonne gouvernance) et d'éviter ainsi le renouvellement des crises financières récemment observées. [...]
[...] ( L'APD demeure pour sa plus grande part une aide liée, c'est-à-dire conditionnée à un retour commercial bénéfique de la part du pays donateur. Ceci explique notamment la grande inégalité et l'injustice manifeste observée dans la répartition de l'aide allouée, à des niveaux de PNB / habitant pourtant parfois rigoureusement identiques. Ainsi, par exemple, les premiers bénéficiaires de l'APD française sont des pays relativement riches : le Gabon (PIB de 4471 $ par habitant en 1997 avec une aide française de 73,79 par habitant et par et le Congo démocratique (849 $ et 55,34 pour la même année), tandis que le Mali ((246 $ 7,77 et le Burkina Faso (229 $ et 9,15 sont nettement moins bien lotis. [...]
[...] De ce fait, si les évolutions récentes, couronnées par la Conférence Internationale sur le Financement du Développement de Monterrey en 2002, témoignent d'une réelle prise de conscience de la nécessité de réformer les mécanismes de cette aide pour en faire un nouvel instrument de la gouvernance globale, de nombreuses incertitudes demeurent quant à l'avenir de cet outil essentiel de coopération Nord / Sud. I. L'aide publique en développement : un instrument complexe de coopération Nord /Sud . ( Dans sa dimension la plus large, l'APD est un instrument complexe, combinant transferts financiers, conseils économiques, et transferts de connaissance ou de technologie. [...]
[...] Ainsi, de 1994 à 2001, l'APD française en volume a baissé de passant de 7,17 à 4,45 milliards ( En outre, l'ampleur de la diminution de l'aide publique au développement est partiellement masquée par les initiatives de réduction de la dette. En effet, l'étalement et l'annulation des créances proposé par les plans Baker (1986) et Brady (1989) (et mis en œuvre plus récemment dans le cas de l'Argentine, de plusieurs pays d'Asie et des Pays Pauvres Très Endettés ainsi que les mécanismes de titrisation de la dette, amoindrissent les remboursements des créances publiques contractées. [...]
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