Définition et utilisation des agrégats monétaires.
Depuis le début des années 80, la généralisation du processus d'innovation et de déréglementation financières a accentué le flou entre les encaisses de transaction et les encaisses de placement. La monnaie, envisagée non plus seulement comme instrument des échanges mais aussi comme réserve de valeur (M2), possède un grand nombre de proches substituts, comme M3 : ce sont des titres mais aussi de la monnaie au sens où ils sont cessibles à tout moment sans risque d'illiquidité du marché. Les autorités monétaires ont donc des difficultés à construire leurs agrégats monétaires, dont elles doivent réviser fréquemment le système.
[...] Il existe trois grands types de créances : Les créances sur l'extérieur Elles mesurent " l'incidence du solde des transactions courantes de la balance des paiements et du solde des mouvements de capitaux à court et à long terme des agents non financiers sur les avoirs monétaires des résidents " : les exportateurs français payés en devises cèdent l'essentiel de ces avoirs aux banques, qui en échange créditent leur compte en francs, mettant ainsi en circulation une quantité de monnaie nationale supplémentaire. Cette contrepartie répercute l'impact du solde commercial : un déficit entraîne une demande accrue de devises par rapport au franc, pour payer les importations. L'opération joue alors en sens inverse. [...]
[...] Les créances sur le Trésor Elles mesurent la contrepartie sur l'Etat, qui peut faire appel au système bancaire pour se refinancer à court terme. Cette possibilité est interdite auprès de la Banque de France, en raison du Traité de Maastricht qui interdit le financement du déficit auprès de la Banque centrale. Mais l'Etat peut placer des titres courts auprès des banques commerciales : bons du Trésor en compte courant, ou avances en comptes, comme pour une entreprise. Les banques, pour financer ces apports, peuvent puiser dans leur fonds, mais aussi créditer le compte du Trésor par un simple jeu d'écriture. [...]
[...] Barnett propose des agrégats monétaires pondérés (notés MP1, MP2, etc.), où chaque actif est pondéré par son degré réel de monétarité : les poids varient alors entre 0 (pas de caractéristique monétaire) et 1 (pure monnaie). Ces agrégats pondérés permettent alors de réduire l'écart entre l'agrégat optimal de demande de monnaie et l'agrégat optimal d'offre : MP2 et MP3 paraissent plus satisfaisants que les agrégats de simple sommation (Lecarpentier-Moyal), l'important étant que l'agrégat sélectionné permette la prévisibilité de la demande de monnaie des agents privés, et qu'il soit contrôlable par les autorités. [...]
[...] Les créances sur l'économie Elles correspondent à l'essentiel des contreparties de la masse monétaire. Elles représentent l'ensemble des crédits accordés aux entreprises, que ce soit pour leur besoin de trésorerie ou pour financer des investissements, et l'ensemble des prêts accordés aux ménages. La banque, là encore, met en circulation de nouveaux moyens de paiement. A l'échéance des effets, la banque détruit de la monnaie en exigeant leur remboursement. En période de croissance, les opérations de création dépassent celles de destruction, et il y a donc accroissement de la masse monétaire. [...]
[...] Les autorités monétaires ont donc des difficultés à construire leurs agrégats monétaires, dont elles doivent réviser fréquemment le système. La plupart des banques centrales ont accordé une place privilégiée aux agrégats dans la conduite de leur politique monétaire : ils peuvent affecter des variables comme la production et l'emploi, mais aussi le niveau général des prix (une augmentation du stock nominal de monnaie provoque à moyen terme, si la vitesse de circulation de la monnaie reste stable, un déséquilibre entre offre et demande et une hausse du niveau général des prix). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture