Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques qui mesurent la masse monétaire détenue par les agents non financiers résidents (ANF) (T. de Montbrial).
La masse monétaire consiste en les placements financiers des ANF qui sont susceptibles d'être transformés aisément et rapidement en moyens de règlement sans risque important de perte en capital (Diatkine) : elle est donc incorporée par les agrégats successifs selon un degré de liquidité (= « convertibilité sans délai ni limite de la monnaie en n'importe quel bien ou service », Vessillier) de plus en plus faible (le premier agrégat – M1 – est le plus liquide).
La délimitation des agrégats est en constante évolution dans chaque pays ; en France, les dernières évolutions en date remontent à 1986 et 1991, et conduisent à la hiérarchisation actuelle.
[...] 37-45 J. Diatkine, Institutions et mécanismes monétaires, Paris, Armand Colin pages, p. 28-34 S. Guillaumont-Jeanneney, Monnaie et Finances, Paris, Puf pages, p. [...]
[...] Du coup, la frontière étant parfois floue entre actifs plus ou moins liquides les autorités monétaires ont choisi de retenir un agrégat très large (monnaie prise dans un sens très liquide) pour la calcul de la masse monétaire en circulation . avec ce que cela implique en termes d'imprécision des calculs (les statistiques sont régulièrement éloignées des prévisions et des objectifs affichés). De plus, avec la complexification croissante des actifs financiers proposés sur la marché (par exemple développement très sensible des OPCVM, soit les Sociétés d'investissement à capital variable ou SICAV et les Fonds communs de placement ou FCP, depuis le début des années 1980), la classification des agrégats devient régulièrement obsolète, ou du moins inadaptée ; les autorités monétaires sont donc constamment obligées de redéfinir le champ couvert par les agrégats pour coller le plus possible aux réalités du marché (ainsi, la réforme de 1991 a introduit une nouvelle catégorie d'agrégats ou agrégats de placement qui regroupent les autres actifs financiers non monétaires : P1 pour les différentes formes d'épargne contractuelle, P2 pour les obligations et titres d'OPCVM obligataires et les assurances-vie, P3 pour les actions et titres d'OPCVM actions ; contrairement aux agrégats monétaires, ces agrégats ne s'emboîtent pas successivement mais se complètent. [...]
[...] Guillaumont- Jeanneney, cette opposition agrégats de placement contre agrégats monétaires est peu satisfaisante, dans la mesure où les encaisses monétaires et quasi-monétaires constituent bien des placements pour les agents financiers Toutes ces limites ont conduit un certain nombre de pays à prendre leurs distances avec l'utilisation des agrégats monétaires : aux Etats- Unis, après plusieurs tentatives de réforme du contenu statistique des agrégats, la Federal Reserve ne retient plus l'agrégat de référence (M2 en l'occurrence) que comme un simple indicateur, à fourchette particulièrement large (entre 1 et ; quant au Royaume-Uni, après une profonde réforme en 1987 et de multiples hésitations (accent mis sur l'agrégat large jusqu'en 1986, étroit depuis l'indicateur monétaire a été finalement abandonné . Cette hétérogénéité internationale pose évidemment le problème de la comparaison des calculs d'inflation entre les pays. Bibliographie T. de Montbrial, E. Fauchart, Introduction à l'économie 2e édition, Paris, Dunod 441pages, p. 341-342. [...]
[...] Les agrégats monétaires Définition Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques qui mesurent la masse monétaire détenue par les agents non financiers résidents (ANF) (T. de Montbrial) Indicateurs statistiques : ce sont donc des constructions théoriques, des abstractions ; elles s'expriment dans la monnaie de la zone concernée (euros, dollars ) ANF : ce sont essentiellement les ménages, les sociétés et les quasi-sociétés. Résidents : les avoirs liquides dans les banques détenus par les non-résidents variant assez fortement (conjoncture internationale, spéculation les autorités monétaires françaises n'ont décidé de retenir que les avoirs monétaires des résidents. [...]
[...] E. Vessillier, R. Cros, Economie 2 : mécanismes monétaires, Paris, Puf pages, p. 27-28 M. Béziade, La Monnaie et ses mécanismes, Paris, La Découverte pages, p. 35-38 M. de Mourgues, La Monnaie, Système financier et théorie monétaire 3e édition, Paris, Economica pages, p. [...]
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