Le principe d'accélérateur apparaît au début du XXe siècle dans les travaux de l'économiste français Albert Aftalion (1874-1956) mais surtout de John Maurice Clark (1884-1962), économiste américain : grâce à cette relation entre demande et investissement, ils expliquent les fluctuations de court terme de l'économie.
Keynes reprend ensuite le principe de l'accélérateur d'investissement et l'intègre dans sa théorie générale pour justifier les politiques budgétaires de relance économique. De plus, en introduisant la notion de demande anticipée, Keynes explique le fonctionnement de l'accélérateur : prévoir une hausse de la demande peut inciter les entrepreneurs à investir pour y répondre, à condition que cette hausse paraisse durable et que les capacités de production soient saturées.
[...] Les critiques du concept d'accélérateur portent principalement sur ces hypothèses, rarement réunies. En effet : - il est possible d'augmenter la production sans augmenter le stock de capital (par la rationalisation et des gains de productivité) - si les entreprises estiment que la hausse de la demande n'est que passagère, elles ne vont pas investir - enfin, en période de sous-emploi des capacités, l'accélérateur joue seulement lorsque toutes les capacités inemployées se trouvent utilisées, c'est à dire à long terme. [...]
[...] L'investissement s'accélère donc avec la croissance, mais diminue dès qu'elle ralentit. Les variations de l'investissement sont amplifiées (ce qui vaut le nom d' accélérateur L'ampleur de l'investissement induit est déterminée par la relation entre la production et le capital donc par le coefficient de capital qui est l'inverse de la productivité du capital) : v=K/Y donc: v. ΔY Des hypothèses peut-être trop strictes Le principe d'accélérateur repose sur les hypothèses suivantes : - Le plein emploi du capital déjà possédé : il faut qu'une hausse de la demande nécessite pour y répondre un investissement productif supplémentaire, comme l'achat de machines, par exemple et qu'il n'y ait pas de stock déjà constitué. [...]
[...] Ouvrages de référence A. Aftalion, La Réalité des surproductions générales: Essai d'une théorie des crises générales et périodiques Revue d'Economie Politique J.M. Clark, Studies in the Economics of Overhead Costs, University of Chicago Press J.M. Keynes, The General Theory of Employment, Interest and Money P. [...]
[...] Ensuite, ce mécanisme d'accélérateur couplé au multiplicateur keynésien permet d'expliquer les cycles économiques, et d'entrevoir les solutions pour contrôler les crises. En encourageant la demande, l'Etat peut donc relancer l'investissement. Cette idée ouvre la voie à la pratique des politiques budgétaires et monétaires menées par les puissances publiques, afin de bénéficier des effets couplés du multiplicateur et de l'accélérateur et ainsi contrôler l'activité économique. L'association accélérateur-multiplicateur provoque des fluctuations économiques, ce que l'économiste américain Paul Samuelson nomme oscillateur en 1939. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture