Viviane Forrester est romancière, essayiste, et a obtenu le prix MEDICIS de l'essai pour cet ouvrage. Elle est également critique littéraire au Monde et membre du Jury Fémina.
Face à la montée du chômage et des problèmes d'insertion, deux questions nouvelles se posent : Faut-il mériter de vivre pour en avoir le droit ?
Est-il utile de vivre si l'on n'est pas profitable au profit ?
Les termes : « profit », « prolétariat », « capitalisme », « exploitation », « classes »,... ont été bannis du vocabulaire par les événements de l'Histoire, alors qu'ils désignent une réalité proche : notre société quasi totalitaire.
Le monde et la vie économique, autrefois plus concrets et facilement analysables, sont devenus abstraits, impalpables. Désormais, les forces qui dictent le marché sont invisibles, parfois plus puissantes que les Etats. Surtout, elles sont de plus en plus dangereuses car mal définies et peu contestées de vive voix.
[...] Ne serait - ce que parce que la culture leur manque (l'auteur se répond à lui-même au chapitre suivant). L'auteur insiste sur la pénurie d'emplois et sur le fait que le travail fait défaut à l'humanité entière ; elle ignore que, comme à toute période de forte évolution de l'Histoire, la population doit s'adapter aux nouveaux besoins, et que cette période peut être longue. Son discours alarmant sur l'informatisation croissante doit être tempéré par le fait que tous ces emplois supprimés peuvent être reconvertis ailleurs . [...]
[...] Il en résulte une précarisation des travailleurs, alors sous payés de façon forcée, sans compter ceux qui ne trouvent pas de travail. Le paradoxe dans l'opinion générale est de s'attaquer aux immigrés sous prétexte qu'ils occupent des emplois de trop, et d'oublier l'importance des capitaux qui s'échappent à l'extérieur du pays. Car la main d'œuvre qui vole réellement ces emplois est celle des pays où fuient les capitaux. Car les entreprises s'y approprient l'exploitation des matières premières et embauchent à très bas prix. [...]
[...] Ainsi, la délinquance, et autres avatars de leur affirmation de ce désespoir, noient cette nouvelle génération. Les jeunes des banlieues se trouvent en décalage avec la société dans laquelle on veut les faire entrer, sans qu'elle puisse les accepter. Le terrain de l'école n'est pas constructif, puisqu'elle leur inculque des notions déjà contredites par la réalité. Ce système n'est pas assez humain et en même temps, il l'est trop, puisqu'il ne les prépare à rien de concret, du fait de l'absence d'offre d'emploi. [...]
[...] Ce comportement équivaut à une approbation massive, et se montre dangereux car l'inactivité ne peut que favoriser l'aggravation des problèmes. L'homme politique, lui, ne s'attache qu'à les masquer, ou à les résoudre très partiellement. D'une manière générale, la société se bat contre un système ancien qui n'existe plus. Il a laissé la place à une nouvelle organisation qu'il faudrait d'abord analyser convenablement, sans détours, avec un regard neuf. Les jeunes, surtout les habitants des banlieues, de surcroît les étrangers, ne parviennent pas à s'insérer dans un système qui leur a donné naissance, mais qui n'en veut pas. [...]
[...] Forrester (Viviane), L'horreur économique Viviane Forrester est romancière, essayiste, et a obtenu le prix MEDICIS de l'essai pour cet ouvrage. Elle est également critique littéraire au Monde et membre du Jury Fémina. Résumé Face à la montée du chômage et des problèmes d'insertion, deux questions nouvelles se posent : Faut-il mériter de vivre pour en avoir le droit ? Est-il utile de vivre si l'on n'est pas profitable au profit ? Les termes : profit prolétariat capitalisme exploitation classes ont été bannis du vocabulaire par les événements de l'Histoire, alors qu'ils désignent une réalité proche : notre société quasi totalitaire. [...]
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