L'analyse des grandes ruptures est un aspect passionnant de l'histoire de l'humanité.
La fin de l'histoire a été souvent annoncée (Polybe en 200-118 av. JC, Friedrich Hegel 1770-1831...) mais elle est peu probable. Certains prédisent que l'histoire future sera celle des conflits de civilisation qui remplaceront les conflits Est-Ouest (occidentale, confucéenne, japonaise, islamique, hindoue, orthodoxe-slave, latino-américaine et africaine).
En ce qui concerne les cinq derniers siècles, la rupture de loin la plus importante a été la révolution industrielle. On la qualifiera donc de « rupture fondamentale ». L'autre rupture fondamentale de l'histoire est la révolution néolithique. Entre les deux, d'autres ruptures, importantes également, sans être fondamentales (p.10).
[...] A signaler aussi que ce sont les biens de consommation qui dominent (textiles surtout) alors que les biens de production ou d'équipement sont insignifiants. Le textile domine donc. Viennent ensuite les industries du bois et du bâtiment, puis, suivant les régions, la construction navale, l'extraction minière et la métallurgie. Les problèmes sont nombreux : difficultés de transport, de main-d'œuvre, de techniques, de sources d'énergie, de financement. Le secteur tertiaire est essentiellement urbain : gens de service, du commerce, de la basoche (ensemble des gens de loi), de la chicane (notaires, avocats, gens de loi), à quoi on peut ajouter soldats et mercenaires. [...]
[...] Si les très grandes villes sont rares, c'est qu'elles sont d'énormes centres de consommation. Leur ravitaillement en produits agricoles (blé, viande, légumes, produits laitiers), en bois et matériaux divers, pose de difficiles problèmes : acheminement des marchandises, aptitude à dégager des surplus pour ravitailler des populations non agricoles (les très grandes villes sont soit des ports, soit situées près des riches bassins céréaliers). L'Angleterre vers 1700 en donne une assez bonne image : Londres dépasse les habitants, or Bristol et Norwich, les deux plus grandes villes anglaises après Londres ne comptent pas plus de habitants. [...]
[...] Dès les années 1530, on est retombé à peu près au niveau antérieur. Et ce n'est que vers 1878/1882 que les niveaux de 1440/1459 ont été retrouvés, soit plus d'un siècle après le début de la révolution industrielle. P.56 Découverte de l'Amérique Le fait que d'autres, avant Colomb, aient fait la même découverte (Leif Ericsson, peut-être des Chinois) n'a pas laissé de traces et n'a eu aucune influence importante. En revanche, la découverte de Colomb constitue une rupture mondiale puisqu'on trouve des répercussions dans tous les continents. [...]
[...] L'Angleterre prend de l'avance et utilise la houille comme combustible domestique (au milieu du XVIe siècle, Londres se chauffe au charbon), artisanal (fours de boulangers, verreries, briqueteries) et industriel (fours à chaux, forges, salines). Les autres emplois industriels sont encore exceptionnels. C'est de Newcastle que vient le plus gros du charbon arrivant à Londres : tonnes vers vers 1600. Dans le pays de Liège, la production passe de tonnes en 1545 à vers 1560 (freinée pourtant par la guerre avec l'Espagne). [...]
[...] Le travailleur reste un paysan ; de plus il est bon marché puisqu'il dispose d'un appoint et moins exigeant que la main d'œuvre urbaine qui dépend totalement de son salaire. On peut facilement adapter le rythme de travail à celui des commandes. Le producteur-paysan est dans la dépendance totale du marchand auprès de qui il est fréquemment endetté. Dans les villes où ils étaient puissants, les métiers organisés en jurandes (dirigés par des maîtres élus, les jurés) ont tenté de s'opposer à l'extension de l'industrie rurale. [...]
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