Juglar : « La seule cause de la dépression est la prospérité… » (Les Crises commerciales et leur retour périodique, 1862)
Le pays qui le premier entre en crise est très généralement, mais pas toujours (ainsi la crise de 1882 démarre-t-elle en France), celui de l'économie dominante. C'est donc l'Angleterre pour la plupart des crises du XIX° siècle, les Etats-Unis pour celles du XX° siècle (à partir de 1907), ce qui dénote déjà le déplacement de fait du centre de l'économie-monde occidentale qui se fera graduellement au cours du de ce siècle.
Le cycle long : la production industrielle et agricole, les prix – y compris, pour Lescure et Kondratiev, le taux de salaire et le taux de l'intérêt –, dont l'indicateur le plus significatif est celui des prix de gros, et le niveau du commerce extérieur, connaîtraient une succession de périodes d'expansion longue d'environ un quart de siècle et de périodes de dépression longue d'une durée approximativement semblable, périodes encore désignées respectivement phase A et phase B du Kondratiev (Simiand). Précisons que, pour ce qui concerne la production, les phases B ne sont pas décrites comme des périodes de recul (cas de la dépression du cycle classique), mais comme des temps de croissance ralentie par rapport à celle des phases A qui les précèdent.
[...] Les théories des crises économiques, Bernard Rosier Juglar : La seule cause de la dépression est la prospérité (Les Crises commerciales et leur retour périodique, 1862) Le pays qui le premier entre en crise est très généralement, mais pas toujours (ainsi la crise de 1882 démarre-t-elle en France), celui de l'économie dominante. C'est donc l'Angleterre pour la plupart des crises du XIX° siècle, les Etats-Unis pour celles du siècle (à partir de 1907), ce qui dénote déjà le déplacement de fait du centre de l'économie-monde occidentale qui se fera graduellement au cours du de ce siècle. [...]
[...] Ainsi, le rôle de facteur clé aurait-il été successivement joué, pour Freeman et Perez, par le faible coût du travail et par le coton lors de la révolution industrielle, par le bas coût du charbon et des transports à vapeur au milieu du XIX° siècle, par le faible coût de l'acier, pour la troisième expansion longue, et par celui du pétrole et des matériaux à fort contenu en pétrole (pétrochimie, chimie de synthèse) pour l'expansion d'après 1945. Pour Freeman et Perez, chacun de ces facteurs clés existe et est utilisé bien avant que le nouveau paradigme ne se développe. Cependant, sa pleine possibilité n'est reconnue et rendue apte à remplir les conditions précédemment indiquées que lorsque le facteur clé antérieur et les constellations de technologies afférentes approchent les limites de leur capacité à permettre de nouveaux accroissements de productivité et de nouveaux investissements rentables. [...]
[...] La crise puis la dépression vont alors survenir. Schumpeter exprimera d'ailleurs son scepticisme quant aux capacités du capitalisme à survivre longtemps par suite d'une bureaucratisation du processus d'innovation, entraînant la disparition progressive du profit. Synthèse : Au centre, il y a l'investissement et son mobile : la recherche d'un taux de profit maximal sur la base d'anticipations qui ne peuvent être rationnelles dans un système d'entreprises non coordonnées, imparfaitement informées, en situation concurrentielle. Stimulé en période expansive par la concurrence, par de fortes anticipations de profit (Keynes, Kalecki) liées en particulier à la mise en œuvre d'innovations (Schumpeter), amplifiées par le phénomène de l'accélération (Aftalion), par l'effet du décalage (Kalecki) et par les tendances inflationnistes, le processus d'accumulation s'auto entretient et suscite un processus spéculatif qui va tendre à s'autonomiser et à créer une situation de surspéculation. [...]
[...] Autrement dit, le système économique serait incapable d'ajuster le flux d'épargne aux besoins de l'accumulation, besoins croissants au cours de la période d'expansion. Car, pour lui, c'est le montant du capital empruntable disponible accumulé pendant la dépression qui va limiter la poursuite de l'investissement dans l'expansion (alors la consommation du capital est plus rapide que sa formation d'où une surcapitalisation par rapport à l'épargne). Fischer Dans la mesure où les entreprises qui investissent ont recours à la monnaie de crédit fournie par le système bancaire (et susceptible de relayer l'épargne), celle-ci peut venir à se dérober. [...]
[...] Suscitée et sans cesse stimulée par la concurrence effrénée des entreprises capitalistes, l'accumulation du capital, génératrice de l'expansion, en vient à créer les conditions d'une surcapacité de production par rapport à la demande effective. Il arrive un moment, écrit Marx, où le marché semble trop étroit pour la production ce qui signifie que le capital ne peut plus se trouver valorisé par un taux de profit suffisant. Là est la cause immédiate des crises, même si leur cause profonde est à rechercher dans la structure même du système économique et dans ses contradictions. [...]
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