La notion de capital social a réalisé une percée spectaculaire depuis le milieu des années 1990 dans la littérature économique. Cette montée en puissance peut être datée à la publication de l'article de
Putnam « Bowling alone : America's declining social capital » en 1995, même si le concept existe
depuis les années 1980.
Mais, sa définition est problématique, car au-delà du renvoi aux relations sociales et à leurs effets à
partir d'un concept économique, ses déclinaisons sont multiples.
L'évolution du concept est liée à l'histoire de l'affrontement entre économie et sociologie. A partir
des années 1930, économie et sociologie définissent leur terrain propre, l'économie se chargeant
d'étudier les actions « logiques » (au sens de Pareto), et la sociologie les actions non « logiques ». Le concept va naître de trois transgressions de ce clivage :
. celle de James Coleman, qui intègre les choix rationnels, au sens strict des économistes, dans
sa théorie sociologique ;
. celle de Mark Granovetter, qui à l'inverse réintègre du social dans l'explication des
comportements économiques ;
. celle de Bourdieu, qui s'appuyant sur un cadre conceptuel radicalement différent constitue
une transgression totale ;
Mais c'est Putnam qui ouvre véritablement la voie à l'utilisation large du concept.
L'objectif de l'ouvrage est d'examiner comment le capital social est devenu le concept à géométrie
variable et à tout faire que ses usages actuels suggèrent aujourd'hui. Dans cette étude, deux
difficultés principales :
. la courte histoire du capital social et son inachèvement ;
. la quantité de notions auxquels renvoie le capital social, imposant une sélectivité dans l'étude ;
Cette fiche insistera plus particulièrement sur les différentes conceptualisations du terme, et leurs
applications, en insistant sur celle de Putnam qui s'est imposée comme théorie standard.
[...] La fermeture des réseaux et autres conditions favorables à la fonction de contrôle social : Certai caractéri ques des structures soci es ou des rel ons sont pl f nes sti al ati us avorabl que d' es autres au capital social. On en retiendra ici quatre : 3 Grégoire d' Abovil d' le après Le capital social . des structures sociales stables ; . les idéologies valorisant les comportements altruistes ; . des relations multiplexes »,c' est-à-dire non liées à un contexte particulier, car elles renforcent l contrôl soci ,et ai lapplcation des normes. [...]
[...] Voià l défni on qu'l en propose : Le capital social est l a i ti i défi par sa foncti I ne s' t pas d' ni on. l agi une enti uni té que,m ai d' ensem bl d' tés quiont deux s un e enti caractéristiques communes : eles rel l èvent toutes d' aspect de l structure soci et eles un a al l facilitent les actions des i vi au sei de l structure. * + La foncti qu'denti e l concept de ndi dus n a on i fi e "capital social" est la valeur des aspects de la structure sociale que les acteurs peuvent utiliser comme des ressources pour atteindre leurs objectifs Trois problèmes apparaissent dans cette définition : 2 Grégoire d' Abovil d' le après Le capital social . [...]
[...] Dès que la densité des associations est suffisante, ce goût se généralise par débordements. A li 'nverse, l structures verti es es cal em pri sonnent l i vi es ndi dus dans des rel ons où lexpl tati m utuele et l corruption sont la ati ' oi on l a norme, entretenant des comportements égoïstes. Mais, par rapport à Coleman, double glissement : - Coleman considérait les structures relationnelles essentiellement comme données, tandis que Putnam i ste sur lassoci on vol nsi ' ati ontai ; re - Coleman applique son concept à une communauté, tandis que Putnam le généralise ; Q u' ce quif t m archer l capi soci ? [...]
[...] Cette démarche appelée théorie des choix rationnels est capable grâce à ces hypothèses de rendre compte de touts types de choi (croyances, cri i i addi on, etc Cependant, lapport de Becker au capi soci est x m nalté, cti ' tal al inexistant, pui i li squ'l 'ntègre aux argum ents de l foncti d' lté com m e une si pl com posante a on utii m e du capi hum ai Sa dém arche a au m oi l m éri de m ontrer l facii d'ntégrati du capi tal n. ns e te a lté i on tal soci à lapproche économ i al ' que. Le capital social, entre micro et macro : Selon Coleman, les phénomènes observés au niveau macrosocial sont le résultat des choix des individus. Mais les individus ne décident pas de leurs actions en fonction de ce résultat macrosocial, m ai en foncti d'ntérêts personnel s on i s. [...]
[...] Social capital and public life Celui-ci vulgarise et généralise les résultats de létude i i ' talenne. Il commence son article par une définition du capital social : Par analogie avec les notions de capital physique et capital humain outis d' es l apprenti ssage quiaméliorent la productivité des individus- le capital social renvoi aux caractéri ques de lorgani on soci telles que les réseaux, les normes e sti ' sati al et la confiance, les normes et la confiance, qui facilitent la coordination et la coopération pour un bénéfice mutuel I s' l appui al sur ce concept pour rendre compte par exemple de la violence e ors dans le ghetto : les jeunes dont le capital social est faible sombrent dans la violence, tandis que ceteri pari s bus,l j es eunes vi vant dans des quarti dotés d' haut ni ers un veau de capi soci n' pas tal al ont de problème. [...]
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