La Société de Défiance : comment le modèle social français s’autodétruit, de Yann Algan et Pierre Cahuc

Résumé du document

Lors de la 9e Journée du livre d'économie qui s'est tenue le 1er février à Bercy, le Prix du Livre d'Économie 2008 a été remis par Christine Lagarde, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi, au livre de Yann Algan et Pierre Cahuc, La Société de défiance. Comment le modèle social français s'autodétruit, publié par les éditions Rue d'Ulm dans la collection du Cepremap. Le prix a été présenté par Erik Orsenna, lauréat 2007, membre de l'Académie française et membre du conseil d'administration de l'Ecole Normale Supérieure de la Rue d'Ulm. La Société de Défiance a depuis remporté un vif succès en librairie, et il quasiment été cité par tous les éditorialistes. Cet ouvrage parfaitement emblématique de la collection du Cepremap dont le dessein est de donner aux producteurs de savoir la possibilité de dire en langue vernaculaire ce qu'ils pensent, sans passer par les journalistes ou autres intermédiaires… Cela permet de donner la parole aux économistes dans le respect des autres disciplines.

Le Prix du Livre d'Economie est décernée par l'association « lire la Politique » créée en 1991 (Luce Perrot), qui décernait dans un premier temps seulement un Prix du Livre Politique.

Extraits

[...] Comment le modèle social français s'autodétruit, publié par les éditions Rue d'Ulm dans la collection du Cepremap. Le prix a été présenté par Erik Orsenna, lauréat 2007, membre de l'Académie française et membre du conseil d'administration de l'Ecole Normale Supérieure de la Rue d'Ulm. La Société de Défiance a depuis remporté un vif succès en librairie, et il a quasiment été cité par tous les éditorialistes. Cet ouvrage parfaitement emblématique de la collection du Cepremap dont le dessein est de donner aux producteurs de savoir la possibilité de dire en langue vernaculaire ce qu'ils pensent, sans passer par les journalistes ou autres intermédiaires Cela permet de donner la parole aux économistes dans le respect des autres disciplines. [...]

[...] Première expérience : au groupe on envoie une lettre de mise en garde signalant que de nombreuses fraudes fiscales ayant été signalées l'année précédente, les sanctions vont être plus fortes l'année en cours. Au groupe test, on n'envoie aucune lettre. On ne constate aucune modification de comportement. Seconde expérience : au groupe on envoie une lettre mettant l'accent sur l'altruisme, précisant tout ce qu'il est possible de faire avec les impôts pour la collectivité. Aucune lettre n'est envoyée au groupe test. On ne constate modification de comportement. [...]

[...] - Les taxis sont perdants si on déréglemente, les Français st perdants à cause des grèves d'où la défiance mutuelle. Fixation du salaire minimum : - Il y a de nombreux pays où ce n'est pas l'Etat qui négocie le salaire minimum. Dans les pays scandinaves, ce sont les partenaires sociaux qui négocient le salaire minimum, sans que l'Etat n'intervienne. A contrario, en France le SMIC est légal et fixé par l'Etat. - Dans les pays où l'Etat est peu partie prenante dans la négociation, c'est là qu'on trouve le plus fort degré de syndicalisme. [...]

[...] Pour ce qui est de la confiance en la justice, la France est très mal placée. Les Français n'ont aucune confiance dans le Parlement Cette défiance vis-à-vis des personnes qui réussissent se retrouve dans la défiance aux autres. Seulement 22% des Français font confiance aux autres, soit 3 fois moins que les Scandinaves (ce sont des données brutes, mais si on compare des personnes aux caractéristiques semblables - même sexe, même religion, même niveau de formation - des données ici persistent des effets sont donc expliqués ici par la variable pays). [...]

[...] Les auteurs notent également une relation négative entre la défiance envers la concurrence et la confiance. Le niveau de confiance des Français envers le pouvoir associatif (ONG) est très élevé, et pas du tout isolé par rapport aux autres pays, donc on ne retrouve plus cette particularité. Les Français sont très favorables à tout ce qui est hors marché mais n'ont pas confiance dans le marché. La défiance des Français envers le marché est complètement corrélée avec la défiance envers les autres. [...]