"Des ruines du développement" de Wolfgang Sachs et Gustavo Esteva

Résumé du document

Wolfgang Sachs est économiste et chef de file du mouvement écologiste allemand. Sa réflexion touche différents aspects du développement, il analyse ses origines, ses discours, le décrit notamment comme un colonialisme déguisé.
Gustavo Esteva, économiste mexicain, mais également intellectuel, militant politique non partisan et journaliste, est également connu pour sa critique du développement, de l'aide internationale et de la politique conventionnelle. Il a initié plusieurs réseaux d'ONG en Amérique latine.
Pour appréhender de façon convenable cet ouvrage, dans un premier temps, nous tâ-cherons de dégager du texte les principales idées en l'appréhendant de façon quasi-linéaire, ensuite nous essayerons de montrer dans quelle mesure ces textes amènent à remettre en ques-tion le regard que portent les spontanément les Occidentaux sur les pays en voie de dévelop-pement mais aussi à repenser les véritables effets des aides versées.

Extraits

[...] Ces derniers plutôt que de rêver d'être un jour à nouveau dans le système ont trouvé dans leur exclusion une condition de leur liberté. On peut parler par exemple des paysans exclus du système de crédit qui ont renoué avec la pratique de l'assolement, des employés licenciés qui s'offusquent enfin du système de pointage, de ceux qui gardent secrets leurs diplômes dans des environnement où ils sont désormais stigmatisés. Ils critiquent les aspects contreproductifs du système et retournent à un mode de vie parfois plus modeste mais toujours plus sain. [...]

[...] Pour l'auteur, il importe de distinguer ce qu'il y a de bon dans les sociétés traditionnelles et de le préserver, il justifie les réticences qu'on les individus à adopter des outils modernes comme la cuisinière : une femme qui cuisine sur le feu au milieu de son salon est au centre de la vie collective alors que si elle préparait le repas sur sa cuisinière elle se trouverait mise à l'écart. Le mode de vie communautaire n'est de toute évidence pas toujours compatible avec l'ensemble des apports de la modernité. Les carences matérielles ne peuvent être comblées que si les améliorations mises en œuvre ne nuisent pas à la vie communautaire. Ensuite Esteva explique le processus de développement d'un quartier périphérique de Mexico. Les nouvelles populations sont arrivées en masse ( dans la première nuit) sur une terre aride, hostile. [...]

[...] Jusqu'alors, et notamment par le colonialisme, on tentait de promouvoir une morale plus haute, de civiliser ces pays. Pour Truman, le degré de civilisation d'un pays se mesure à l'aune de son niveau de production qui dépend notamment de la productivité des hommes; productivité qu'il faut développer pour accroître la production et par ce biais, le bien-être. L'hégémonie occidentale se justifie par le fait que, dans cette course au développement, c'est l'Occident qui fixe la direction. Parler de développement, c'est projeter sur les autres nations le modèle américain. [...]

[...] Les outils fonctionnent dans la mesure où les personnes se transforment en outils. C'est ainsi qu'on a fait évoluer à leur encontre des sociétés qui avaient initialement des valeurs plus hautes et ce simplement par la médiation d'un postulat perçu comme anodin : plus de technologies vaut mieux que moins or les technologies modernes n'ont pas l'innocence de l'outil L'auteur pose ensuite le problème de l'évolution du lien entre économie et société et montre que progressivement les sociétés sont vues comme des économies, qu'on ne les identifie plus par leurs singularités, leur identité mais par leurs rendements notamment; la prépondérance du social disparaît. [...]

[...] Il fait ensuite allusion à l'influence qu'a eue le mouvement zapatiste de libération nationale sur le pays. Ce mouvement quelques minutes après l'entrée du pays dans l'ALENA déclara en un sens la guerre au gouvernement, il voulait que cesse l'autoreproduction des classes dirigeantes, permettre à une coalition de différents partis de prendre le pouvoir pour qu'ainsi le peuple soit considéré. Ce mouvement, cette guérilla lutait pour la démocratie sans manifester la moindre soif de pouvoir. Ses répercutions furent très importantes, le Basta ! [...]