Quand le capitalisme perd la tête est un livre engagé. L'homme qui l'écrit retrace l'histoire des « folles années 1990 », essayant d'analyser les erreurs qui ont conduit l'économie américaine (et par là le reste du monde) à la bulle des nouvelles technologies et à la phase de récession particulièrement violente qui a suivi.
Le livre, conformément aux idées de son auteur, n'est pas tendre avec les républicains ; il se montre plus souvent compréhensif à l'égard des démocrates et de l'administration Clinton ; mais cela ne l'empêche pas de pointer avec clairvoyance les erreurs qu'elle aussi a commises.
Le livre insiste sur deux idées majeures.
La première est que l'une des principales causes de la bulle a été la frénésie de déréglementation qui a sévi aux États-Unis, et parfois dans les autres pays occidentaux. Il admet que le monde changeant, les anciennes réglementations n'étaient plus adaptées et qu'il fallait en changer. Mais il montre également combien des réglementations adaptées auraient permis d'éviter beaucoup des catastrophes qui ont eu lieu.
La seconde idée est que les États-Unis ont mal joué le rôle qu'ils avaient à jouer dans la mondialisation, et qu'ils l'ont géré en tenant bien plus compte de leurs propres intérêts à court terme que de ce qu'il aurait fallu faire pour aider l'économie mondiale à prospérer à long terme – ce qui est le véritable intérêt des États-Unis.
[...] Une mauvaise gestion de la mondialisation Le problème de la mondialisation est un thème central du livre. En un mot, l'auteur ne cesse de prouver que les idées prêchées par l'Amérique à l'étranger se distinguent nettement de sa pratique chez elle, et que le pays a géré la mondialisation de façon unilatérale et trop souvent indifférente à la justice sociale. Tout cela pouvait certes servir les intérêts des Etats-Unis à court terme, mais à long terme, ne pouvait qu'engendrer une dégradation des conditions des échanges mondiaux, et donc des pertes pour l'économie américaine elle-même. [...]
[...] Gérer le risque est toujours difficile mais s'avère d'une importance extrême. Il est important de concevoir des systèmes et des politiques économiques qui renforcent la stabilité de l'économie, et cela passe par la régulation. Conclusion : vers plus de régulation, vers plus de démocratie Le livre décrit un certain nombre de résultats catastrophiques de la dérégulation à outrance, en rappelant les divers scandales et les diverses crises des années 1990, et montre qu'il faut une régulation et une normalisation du capitalisme afin de réguler les différents dérapages qui lui sont propres, pour garantir par exemple respect du consommateur, de l'environnement, du salarié, ou réguler les flux de capitaux spéculatifs à court terme, etc. [...]
[...] On le voit, pour la plupart des décisions qu'une banque centrale doit prendre, il y a un arbitrage à faire et une prise de risque. Il semblerait donc que l'indépendance d'une BC par rapport aux politiques ne soit pas toujours une bonne solution, et que la nécessité de l'arbitrage rende nécessaire la participation des politiques aux décisions, et la meilleure intégration des banques centrales à la vie démocratique. En résumé, l'auteur suggère que l'indépendance des banques centrales est peut-être une erreur : le cas de la Suède, par exemple, montre une banque centrale moins indépendante, et pourtant très efficace. [...]
[...] Quand le capitalisme perd la tête de J.E. Stiglitz Introduction Quand le capitalisme perd la tête est un livre engagé. L'homme qui l'écrit retrace l'histoire des folles années 1990 essayant d'analyser les erreurs qui ont conduit l'économie américaine (et par là le reste du monde) à la bulle des nouvelles technologies et à la phase de récession particulièrement violente qui a suivi. Le livre, conformément aux idées de son auteur, n'est pas tendre avec les républicains ; il se montre plus souvent compréhensif à l'égard des démocrates et de l'administration Clinton ; mais cela ne l'empêche pas de pointer avec clairvoyance les erreurs qu'elle aussi a commises. [...]
[...] La grande leçon du livre, sur laquelle l'auteur ne cesse d'insister, est bien celle selon laquelle l'équilibre entre l'État et le marché est la seule manière d'obtenir la croissance durable et l'efficacité à long terme. Cela vaut pour les marchés nationaux, mais également pour les marchés internationaux où les institutions financières doivent jouer un véritable rôle régulateur. Au fond, il n'y a rien de révolutionnaire à professer cette idée de juste milieu mais peut-être les idées simples ont-elles aujourd'hui plus que jamais besoin d'être réaffirmées. [...]
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