Cette fiche de lecture adopte un choix subjectif et personnel à l'instar de l'auteur. Plutôt que de présenter les quinze chapitres successifs d'Alain Minc par un résumé de quelques lignes pour chacun d'entre eux, cette fiche restitue la lecture par un regroupement, pas forcément chronologique, par grands courants de pensée ou thématiques particulières, en s'efforçant au cas par cas de mettre en exergue les convergences les plus fortes et les divergences les plus marquantes entre les « prophètes du bonheur ».
[...] Or la dynamique des forces sociales est un élément absolument décisif de la macroéconomie, raison pour laquelle Marx est d'une modernité absolue. Pour lui, la baisse du taux de profit viendra quand le capitalisme aura éclusé son champ de développement. Ce que Marx a écrit sur l'importance de l'histoire, du rapport des classes sociales, de l'esprit d'entreprise, de la propriété des moyens de production reste un élément essentiel de la compréhension du monde. Enfin il a perçu que le principal problème n'est pas la propriété, mais la marchandise. [...]
[...] Certes, il a sous-estimé la dynamique de productivité, donc de son ressort. Par ailleurs, ce qui a jusqu'à présent infirmé en partie ses prédictions, ce sont la réactivité du système pour fabriquer de la productivité et la capacité de l'économie de marché à forger ses contre- pouvoirs, donc de bloquer l'accumulation monopolistique. En revanche aujourd'hui, l'absence totale de régulation et la concentration des richesses et des pouvoirs à l'échelle mondiale n'ont jamais été aussi fortes. C'est sur ces points que l'oeuvre de Marx reste une grille de lecture sans équivalent qui garde toute sa pertinence. [...]
[...] Si les grands incontournables sont bien présents, d'autres penseurs ayant connu leur heure de gloire ne sont pas abordés tandis que certains inattendus figurent en bonne place. Non conformiste et original, le panorama de la pensée économique vu par Alain Minc présente quinze grands auteurs afin de fournir une boîte à outils de compréhension de la science économique dans un dessein de vulgarisation. Si la démarche est franchement subjective, elle n'est donc pas arbitraire pour autant dans la mesure où elle couvre l'ensemble des écoles de pensée de la discipline. [...]
[...] On peut regretter cependant que l'ouvrage se présente comme une simple suite d'auteurs sans chapitre explicatif sur les grands courants de pensée, accompagné de repères chronologiques. Au delà du seul intérêt de la lecture, il peut ainsi être difficile de mettre en perspective les interactions et les influences exercées par les auteurs présentés. Enfin, sur certains points particuliers, le choix des auteurs offre à Alain Minc l'occasion de quelque plaidoyer pour certaines de ses réalisations n'ayant pas connu une issue heureuse. Il s'agit par exemple d'un rapport commandé par le gouvernement Balladur sur l'amendement de l'Etat-providence à l'aube de l'an 2000. [...]
[...] Aujourd'hui, les théories de Kondratiev sont l'objet d'un véritable engouement de la part des dirigeants du monde industrialisé, alimentant leurs spéculations quant au retour d'un cycle de croissance durable. Le paradoxe est que la célébrité mondiale de Kondratiev repose sur son seul constat purement empirique de la réalité des cycles sur les raisons desquels nul n'a encore dégagé d'explication cohérente. Rawls : le principe d'équité - Dans une démarche d'essence purement philosophique, Rawls énonce le principe d'équité, qui dérive du respect par la société de deux priorités : le droit à un socle de libertés de base et le respect de la différence. [...]
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