Polanyi explique ce qui s'est passé dans le domaine de l'économie depuis le XVII° siècle et le décret sur les enclosures en Grande Bretagne. Il analyse la naissance, le fonctionnement et la mort d'un système d'économie de marché autorégulée pour en souligner les conséquences sociales. L'innovation de ce système est la séparation totale de l'économie et de la société gérée comme une annexe du marché. Cependant, la réaction de protection de la société face à la dislocation, plus forte que les divergences des intérêts de classes, et même si elle a créé des horreurs sociales, a empêché le triomphe de l'autorégulation pour permettre 'l'installation d'une société de liberté sans précédent'
[...] Ainsi, l'abrogation de la loi sur les pauvres en 1834 fût l'acte de naissance de la classe ouvrière. Aux XVIII° et XIX° siècles, la pauvreté suscita la réflexion et la création de projets de société par Bentham, Owen, Proudhon Defoe montre le cœur du problème : si les pauvres sont aidés, ils ne veulent plus travailler, et si ils sont mis au travail, cela crée du chômage ailleurs. On observe que l'accroissement de la pauvreté va de pair avec la prospérité. [...]
[...] Polanyi (Karl), La grande transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps L'AUTEUR Karl POLANYI (Vienne 1886 ; Canada 1964) Il fut un leader politique hongrois aux sympathies modérées pour le socialisme. Il fit des recherches d'anthropologie sociale et économique pour montrer les méfaits et la non-viabilité de l'économie de marché autorégulée, ainsi que la fausseté de l'idée selon laquelle l'Etre humain serait naturellement tourné vers le commerce et l'économie de marché. De plus, il s'est beaucoup investit dans des cours d'économie pour adultes de toutes les catégories sociales, cela explique peut-être le fait qu'il donne la priorité à l'humain et au social pour expliquer les comportements. [...]
[...] BILAN Cet ouvrage constitue une critique solide de préjugés sur des problèmes tels que l'importance de l'économie dans la vie humaine, et a le mérite de montrer les effets d'une économie autorégulée sur une société. Il souligne les liens entre la politique, l'économie, et le social, et de fait, il accorde une grande place à l'homme et à sa volonté, et il lutte contre l'idée de lois naturelles dont on serait prisonnier. Cependant, le problème du gain de liberté issu du refus de l'autorégulation et de l'installation d'une réglementation n'est pas évident. [...]
[...] Cependant, le système économique a besoin de l'Etat car il ouvre des routes commerciales et installe une protection sociale qui permet de sauver ce système, ce que fit le New-Deal. La situation économique influe sur la politique en effet, à la fin du XIX° le chômage additionné des conséquentes rivalités impérialistes pour le contrôle des marchés non protégés, créa de très fortes tensions internationales. Le chômage eut aussi un effet interne à la société qui se défendit par des droits de douane et des lois anti-immigration comme aux Etats-Unis. [...]
[...] Son ampleur dépend de l'état des dysfonctionnements de l'économie de marché, il s'enracine aussi dans la peur du socialisme et dans l'envie de laver l'humiliation du désarmement. Ainsi il est au service de la question nationale, d'où un renforcement de l'autarcie et l'écroulement des systèmes politiques et financiers internationaux. Par sa protection, la société a détruit l'autorégulation, et les guerres n'ont fait qu'accélérer le processus. Mais un marché non autorégulateur, puisque terre, travail, et monnaie ne seront pas marchandisés continuera d'exister car les sociétés accordent plus d'importance à la paix, à la liberté, et à la justice qu'à l'économie. [...]
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