« Fainéant, peureux, roublard », et bien d'autres défauts, voilà comment la théorie néoclassique caractérise de nos jours, un salarié. Toutes les imperfections sur le marché du travail ont pour principale voire unique origine les salariés qui de plus sont responsables de leur déchéance. Ainsi, ne cherchons pas plus loin la cause du chômage, puisqu'elle est sous nos yeux ! En effet, le problème ne peut venir que de cette « marchandise ». C'est ce que l'économie du travail démontre dans chacune de ces théories sur le chômage et c'est ce que Laurent Cordonnier dément dans son ouvrage "Pas de pitié pour les gueux". En ce sens, ce professeur de l'université de Lille 1 nous submerge dans son livre en effectuant un réquisitoire ironique de l'économie du travail et en nous indiquant les chemins qui mènent à la réalité.
Ainsi, il convient de se demander comment l'auteur dénonce les « hommes de science » en dévoilant leurs théories abstraites sur le chômage ? De quelle manière met-il en lumière les salariés ?
Tout d'abord, dans son ouvrage, L. Cordonnier nous explique d'un double point de vue (celui de l'économie du travail puis le sien) le fonctionnement du marché du travail (description de la demande de travail, de l'offre du travail, loi de l'offre et de la demande etc…), puis les dispositifs institutionnels mis en place sur ce même marché, afin d'arguer sur « les malices et les vices » des salariés.
[...] En effet, selon Laurent Cordonnier, le SMIC est un dispositif de la plus grande utilité lorsqu'il existe du chômage. En fait, ce qui limite l'embauche supplémentaire de travailleurs peu qualifiés est un problème de débouchés c'est-à-dire que l'offre de travail est supérieure à la demande de travail à cause d'un surnombre de travailleurs ayant la même qualification. Le SMIC sert de pilier contre une importante baisse éventuelle des salaires et contre un problème d'adaptation des salariés face au progrès technique. [...]
[...] Pour conclure, Laurent Cordonnier dénonce la vision trop simpliste des théories économiques du chômage. En ce sens, certes ces théories s'appuient en partie sur des raisonnements mathématiques afin d'adopter une certaine rigueur, néanmoins, elles se basent sur des hypothèses illusoires, ce qui engendre des résultats illusoires. L'auteur défend avec force la situation des salariés sur le marché du travail en ironisant chaque raisonnement des théories néoclassiques. Pour lui, le problème ce n'est pas les salariés, mais plutôt le système économique voire politique qui engendre du chômage. [...]
[...] Par conséquent, tous les salariés qui ne travaillent pas sont considérés comme des oisifs (chômeurs volontaires en fait). En outre, ce niveau d'emploi à l'équilibre est pareto optimal, on ne peut envisager un autre niveau sans dégrader la satisfaction d'au moins une des parties. Face à ce déploiement d'inepties, l'auteur rétorque qu'un tel marché comme les théoriciens le décrivent, n'existe pas et ne peut être créé. De même, les questions du travail ne concernent pas uniquement un marché (marchés interdépendants), et on constate une absence de lois du marché malgré l'existence d'agents économiques rationnels. [...]
[...] De quelle manière les jeunes peuvent-ils avoir confiance aux politiques ? Le contrat de première embauche en est un bel exemple en consistant à exploiter les jeunes et en ne leur fournissant pas de sécurité. Or aujourd'hui la flexibilité doit s'accompagner de sécurité vu le contexte de mondialisation. Lorsque les usines se délocalisent pour bénéficier de moindres coûts de production, certes le processus de délocalisation comprend d'autres facteurs (institution du pays d'arrivée, la productivité de la main d'œuvre ) mais ces délocalisations ont lieu sans se soucier des pertes d'emplois qu'elles engendrent. [...]
[...] Alors qu'aujourd'hui, si les syndicats seraient rationnels comme le confirme l'économie du travail, il n'existerait pas en France de pluralité de syndicats en désaccord, contrairement au Danemark, où la force syndicale constitue l'un des piliers du bon fonctionnement du marché du travail. De nos jours, il faut aider de plus en plus les personnes non qualifiées, qui sans le SMIC, verraient leur salaire diminuer de façon vertigineuse. Les libéraux ne sont pas favorables au SMIC en prétextant que le salaire minimum est trop élevé par rapport à la productivité marginale des salariés les moins qualifiés. [...]
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