Patrick Artus, directeur des études économiques de la caisse des dépôts et consignations et professeur en université, auteur de La France peut se ressaisir, s'interroge sur le nouveau régime de croissance caractéristique de ces dernières années, tirée par le développement des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication). On appelle nouvelle économie l'apparition de nouvelles technologies (activités liées de près à la fabrication ou à l'utilisation des matériels informatiques ou de télécommunication comme Internet), de nouveaux biens et services liés à leur développement et leur incorporation dans les processus de production de l'ensemble de la production économique.
L'auteur fait un choix important : c'est à partir de l'analyse du cas des Etats-Unis où la nouvelle économie a pris son essor et s'est développée qu'il tire sa réflexion avant de se poser les questions importantes qui se dégagent : la croissance des années 1990 aux Etats-Unis est-elle le signe d'une véritable révolution technologique ou une simple augmentation transitoire des investissements productifs ? Posée autrement, la nouvelle économie existe-t-elle vraiment ? Et si oui, les risques si souvent évoqués sont-ils réels ?
Dans un premier temps nous analyserons le texte de manière synthétique et organisée, puis nous aurons une approche plus critique de l'ouvrage.
[...] L'auteur fait un choix important : c'est à partir de l'analyse du cas des Etats-Unis où la nouvelle économie a pris son essor et s'est développée qu'il tire sa réflexion avant de se poser les questions importantes qui se dégagent : la croissance des années 1990 aux Etats-Unis est-elle le signe d'une véritable révolution technologique ou une simple augmentation transitoire des investissements productifs ? Posée autrement, la nouvelle économie existe-t-elle vraiment ? Et si oui, les risques si souvent évoqués sont-ils réels ? Dans un premier temps nous analyserons le texte de manière synthétique et organisée, puis nous aurons une approche plus critique de l'ouvrage. ANALYSE Nouvelles technologies et croissance : cycle technologique durable ou hausse transitoire des investissements ? La nouvelle économie est-elle à l'origine de la croissance forte des EU durant la décennie 90 ? [...]
[...] La nouvelle économie comporte-t-elle des risques ? Pour ce faire, l'auteur plante un décor important : c'est aux Etats-Unis que la nouvelle économie est apparue et qu'elle s'y est développée. Il est donc intéressant d'analyser son développement sur le territoire américain, depuis ses débuts jusqu'à la récession, et ainsi dégager ses fondamentaux. A ce titre, l'analyse de la récession apporte des conclusions que l'on attend durant tout l'ouvrage. N'aurait-il alors pas été plus intéressant de développer ce chapitre, dans la mesure où lui seul permet à Artus de donner les réponses aux différentes voies proposées antérieurement ? [...]
[...] Pour Artus, cela signifie la nécessité de mettre en place un nouveau modèle financier de la nouvelle économie, afin d'éviter les excès. APPROCHE CRITIQUE L'analyse que nous propose l'auteur sur la nouvelle économie est intéressante à plusieurs points de vue. D'abord, l'ouvrage a le mérite d'être convaincant : en effet, grâce aux multiples tableaux et graphiques proposés, nous comprenons mieux le raisonnement de l'auteur, son cheminement intellectuel. La nouvelle économie apparaît souvent comme une énigme pour le novice en la matière : entre certains économistes qui prédisent la diffusion des NTIC à tous les secteurs de l'économie, et d'autres qui annoncent voir des ordinateurs partout sauf dans les chiffres de la productivité (paradoxe de Solow), le sujet revêt souvent un aspect déroutant. [...]
[...] Les investisseurs vont chercher la nouvelle économie aux EU, au détriment de la convergence annoncée par le modèle de croissance néoclassique. Certes le modèle exogène entraîne des déséquilibres financiers importants (accumulation de la dette extérieure des EU pour financer son accumulation de capital) mais le risque majeur demeure l'élargissement probable des écarts de niveau de vie entre les groupes de pays. Pour expliciter son propos, l'auteur s'appuie sur l'exemple européen et tente de mettre en exergue les difficultés du Vieux Continent vis-à-vis du nouveau régime de croissance. [...]
[...] Aujourd'hui encore le débat fait rage aux Etats-Unis : pour Gordon les nouvelles technologies ne sont pas comparables aux cycles technologiques des grandes inventions, Internet se substitue à d'autres technologies mais ne s'y ajoute pas ; pour David en revanche, il faut attendre la diffusion des NTIC à l'ensemble des secteurs économiques pour voir ses véritables effets sur la croissance. II) Existent-ils des risques au développement de la nouvelle économie ? Les risques inhérents au développement de la nouvelle économie L'auteur perçoit deux risques inhérents au développement des nouvelles technologies : la question du creusement des inégalités et celle des risques financiers. On assiste aux EU à un creusement des inégalités qui s'est amplifié au cours des années 90. En 1998, les 20% des ménages les plus riches s'attribuaient 49% du revenu total. Artus nous donne deux pistes d'explication. [...]
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