Dans « Le capitalisme est en train de s'autodétruire », Patrick Artus et Marie-Paule Virard
partent d'un premier constat portant sur deux éléments distincts: celui, d'une part, de la
croissance rapide des profits des entreprises, des dividendes distribués aux actionnaires et des
rémunérations des grands dirigeants et, d'autre part, du ralentissement de la croissance, de la
persistance du chômage ainsi que de la stagnation du trio « salaire, demande et
investissement ».
L'environnement financier de l'économie mondiale est désormais un environnement où
l'horizon de programmation des investissements s'est raccourci avec, pour corollaire, une
exigence de rentabilité du capital extrêmement forte.
En outre, les auteurs mettent en exergue le fait que le capitalisme tel que nous le vivons à
l'heure actuelle est un capitalisme sans projet, qui n'investit guère,et qui ne prépare pas assez
l'avenir.
[...] Et pourquoi investisseurs comme entreprises restent-ils cantonnés à une vision si court-termiste des résultats attendus ? L'ouvrage ci présent tente de répondre à cette problématique, soulevant avec pragmatisme les principaux facteurs responsables de ce que vit actuellement le capitalisme et disséminant parfois quelques pistes et éléments de réponse. I. De la mondialisation et du pouvoir d'achat Tout d'abord, les auteurs font clairement et rapidement apparaître le fait que la mondialisation soit une usine à profits. En effet, la comparaison prise à titre d'exemple entre la caissière de Carrefour et le PDG du groupe est édifiante et illustre bien les inégalités concernant la redistribution de profits toujours plus important, mettant en avant la présence d'un contexte international suscitant chez des millions de salariés français frustration et injustice face à l'effritement de leur pouvoir d'achat. [...]
[...] En outre, les auteurs mettent en exergue le fait que le capitalisme tel que nous le vivons à l'heure actuelle est un capitalisme sans projet, qui n'investit guère,et qui ne prépare pas assez l'avenir. L'argent coule certes à flot mais ne se voit que trop peu rarement utilisé à bon escient afin d'investir dans les infrastructures adéquates et de favoriser l'adaptation des économies, ceci dans le contexte d'une mondialisation galopante. Cette masse monétaires alimente alors plutôt la voracité des investisseurs, dans une course aux rendements financiers à court terme. [...]
[...] Les entreprises françaises ne doivent donc pas comprimer toujours davantage l'emploi local et les salaires (sauf phase transition ponctuelle) mais bel et bien regagner des parts de marché, se ménager des rentes liés à la qualité ou au caractère innovant des produits. En ce sens, il est urgent de réinvestir sur des projets de développement rentables à long terme. Car un capitalisme sans projet est condamné à s'autodétruire. De plus, si l'on se place du côté de l'Etat et de ses diverses institutions, les auteurs de l'ouvrage soulignent par ailleurs que les réglementations entretiennent les dérives de la gestion à court terme. [...]
[...] Les auteurs soulignent au final le fait que cette évolution du capitalisme vers la production de profits ne suscitant ni investissements rentables ni revenus consommables est inquiétante. III. Le piège à croissance faible et les réglementations La vieille Europe, qui connaît pourtant une amélioration de la productivité, affiche un important déficit d'investissement en nouvelles technologies par rapport aux Etats-Unis ou au Japon. L'Europe n'a alors d'autre choix que d'avancer rapidement dans la voie de l'économie de la connaissance si elle veut pouvoir relever les défis lancés par l'Asie et les EtatsUnis. [...]
[...] En effet, une des méthodes utilisées par les dirigeants d'entreprise pour accroître le rendement des fonds propres est de ne pas distribuer aux salariés les gains de productivité. Mais le danger peut venir du fait que les investisseurs ne soient pas conscients de l'existence de risques catastrophiques cachés (comme une acquisition hasardeuse ou une prise de risque excessive dans les opération de trading pour compte propre). En outre, l'analyse du mimétisme rationnel caractérisant la crise asiatique de 1997montre l'ampleur des dégâts générés par ce comportement sur les prix d'actifs financiers et les taux de change (les banques centrales ont aussi leur part de responsabilité dans ce mimétisme). [...]
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