Anton Brender et Florence Pisani s'interrogent ici sur les fondements de la réussite du modèle américain - le trait le plus étonnant étant que l'expansion ininterrompue de l'activité depuis le début des années 90 s'accompagne d'une baisse continue de l'inflation dans une économie où les manifestations des cycles étaient traditionnellement très marquées - et sur l'interprétation qu'en donnent les tenants du "New Age". Pour ces derniers, les prouesses macro-économiques des Etats-Unis seraient le résultat d'une profonde transformation industrielle et institutionnelle, d'une révolution bicéphale: électronique et libérale. Celle-ci aurait abouti à une hausse significative et durable du potentiel de croissance et à une abolition définitive des tensions cycliques. Cette double révolution se serait superposée à un complet renouveau micro-économique .
L'objet de la présente étude est de s'interroger sur la réalité de cette "rupture" macro-économique: faut-il, pour comprendre la faiblesse de l'inflation américaine ou l'importance de la création d'emplois faire référence à un "nouveau paradigme"?
L'analyse qui suit, loin de reprendre à son compte les thèses de la "nouvelle économie", comme le titre semblait le suggérer, en prend, au contraire, le contre-pied et, son principal mérite est justement d'aller à l'encontre d'un certain nombre d'idées reçues sur ce sujet. Postulant que les changements les plus significatifs ne sont pas ceux qui sont les plus soulignés, nos auteurs se livrent à un tour d'horizon des grandes caractéristiques macroéconomiques de l'économie américaine - politique monétaire, emploi, inégalités de revenus, déficit d'épargne et déficit courant - qui nous permet de faire un point sur l'économie américaine.
[...] En 1995, les homicides étaient la douzième cause de décès. La charge d'intérêt supportée par les sociétés depuis 1990 aurait diminué de plus d'un point du revenu national entre la fin des années 1950 et le début des années 1980, leur poids a chuté de près de 8 points ("Bureau of Economic Analysis"). Même dans le secteur des "autres services", traditionnellement dominé par les entreprises individuelles, la pénétration des sociétés n'a cessé de se développer, principalement dans deux sous-secteurs: les services aux entreprises et les services de santé. [...]
[...] Pour ces derniers, les prouesses macro-économiques des Etats-Unis seraient le résultat d'une profonde transformation industrielle et institutionnelle, d'une révolution bicéphale: électronique et libérale. Celle-ci aurait abouti à une hausse significative et durable du potentiel de croissance et à une abolition définitive des tensions cycliques. Cette double révolution se serait superposée à un complet renouveau micro-économique[1]. L'objet de la présente étude est de s'interroger sur la réalité de cette "rupture" macro-économique: faut-il, pour comprendre la faiblesse de l'inflation américaine ou l'importance de la création d'emplois faire référence à un "nouveau paradigme"? [...]
[...] Si la violence, par contre, s'est stabilisée, elle n'en reste pas moins à un niveau élevé[7], surtout parmi les hommes noirs âgés de 15 à 24 ans Si les Etats-Unis veulent confirmer l'accélération des gains de productivité, ils vont devoir continuer à investir massivement, ce qui pourrait compromettre leur équilibre financier. Un tarissement des sources de financement extérieures pourrait mettre fin aux efforts d'investissement et au cercle vertueux que connaît l'économie américaine depuis maintenant huit ans. Autrement dit, les Etats-Unis ont-ils les moyens de financer leur soit- disant nouvel âge? C'est la question traitée dans le dernier chapitre Le risque de crise financière: Un talon d'Achille financier? Une réponse en deux temps: 1. [...]
[...] Le concept même de richesse n'a de sens qu'au travers de ces préférences. Ce n'est que dans la mesure où ces produits répondent (ou sont supposés le faire un jour) à des besoins actuels humains, que nous les valorisons. Ce sont ces préférences qui se manifestent sur le marché par des signes comme le prix des produits et des biens, qui informent les producteurs sur ce qu'ils peuvent estimer valorisable et, en fonction de l'état de la technologie, ce sur quoi ils peuvent travailler profitablement. [...]
[...] L'économie américaine ayant le taux de productivité le plus élevé du monde, progresser à partir de là n'est pas forcément aisé. Ils n'occultent pas le rôle joué par l'introduction des nouvelles technologies, mais leur effet, selon eux, loin d'introduire une rupture, est de permettre à la tendance passée de se poursuivre car, au fur et à mesure que l'économie croît, un nombre de plus en plus grand de nouveaux produits est nécessaire au maintien du taux de croissance de la productivité. [...]
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