Il y a une énigme du capitalisme contemporain. Comment expliquer que le plus grand krach boursier que nous ayons connu depuis 1929, l'éclatement de la bulle Internet, n'ait eu aucun des effets habituels sur l'économie générale ? Pourquoi les faillites frauduleuses d'Enron et de Worldcom n'ont-elles pas freiné la diffusion à l'échelle planétaire du capitalisme financier à l'américaine ? Pour comprendre les nouvelles logiques à l'œuvre, Elie Cohen a choisi d'analyser la montée en puissance et la chute de deux entreprises emblématiques des années 1990: Enron et Vivendi. Loin d'engager la seule responsabilité de leurs impétueux promoteurs, ces deux échecs révèlent, plus profondément, le rôle des marchés financiers dans la détermination des stratégies industrielles. Extrêmement réactive, la finance de marché réduit les risques en les diffusant et les aggrave en favorisant la spéculation. Ce livre analyse la formation de mythes de marché, de bulles spéculatives, de modes de gestion, il dépeint l'univers des acteurs de cette industrie du risque (analystes, auditeurs, évaluateurs) et rend compte d'un système où l'erreur collective est préférée à la rupture du consensus. Comment réguler les marchés financiers sans entraver la capacité d'innovation ? Comment prévenir l'arbitrage entre régulations dans le nouvel âge du capitalisme? Tels sont les problèmes auxquels sont confrontés nos gouvernements et les grandes institutions financières internationales, des questions auxquelles Elie Cohen répond avec clarté et brio.
[...] Prédominance actuellement d'un nouveau modèle économique fondé sur la finance de marché. Croyance de J2M : convergence de l'industrie numérique tant sur les contenants que sur les contenus. C'est un mythe, à l'époque, qui pouvait être qualifié de rationnel. Exemple de convergence entre contenant et contenu : fusion AOL-Time Warner La convergence entre contenants et contenus est-elle une grappe d'innovation au sens de Schumpeter qui entraînerait donc une nouvelle révolution industrielle (augmentation des gains de productivité) ou bien une simple évolution incrémentale ? [...]
[...] Messier peut être considérer comme mégalomane et boulimique d'acquisitions de sociétés qui vont l'emmener à sa perte, licencié par son conseil d'administration. Ni logique, ni cohérence ni viabilité à long terme de son projet pour Cohen mais il a quand réussi à convaincre avant de tomber. La bulle numérique , afin de la comprendre, il faut distinguer les facteurs structurels, culturels, psychologiques et économiques. La bulle a été dénoncé par Alan Greenspan comme une exubérance irrationnelle (ex. avec la cotation de Netscape), elle éclata en mars 2000. [...]
[...] Convergence des capitalismes ? Les logiques du capitalisme français (étatique et dirigiste) et américain, basé sur les marchés financiers, sont différentes, mais on tendrait inéluctablement vers une sorte de capitalisme financier, convergence engagé dès 1983 en France avec les privatisations, déréglementations, et autre libéralisation qui s'est accélérée avec les faillites de modèles d'Enron et de VU, alors qu'on aurait pu penser qu'elle allait ralentir. Résultats : la moitié du capital des sociétés du CAC 40 sont aux mains des zinzins étrangers. [...]
[...] Que reste-t-il de la nouvelle économie après l'éclatement de la bulle ? Les NTIC restent un secteur à forte croissance, avènement des entreprises réseau. Les chutes d'Enron et de VU : La faillite d'Enron met au grand jour les manques de régulation financière parce qu'il existe une frontière très ténue entre usage créatif de la loi et quasi-délinquance financière. En ce qui concerne VU, le méfiance des investisseurs face à une dette de plus en plus colossale, la boulimie de Messier et l'opacité comptable ont tout doucement précipité la chute de VU. [...]
[...] A son plus haut, la capitalisation boursière de Yahoo était supérieure à celle de Général Motors . C'est donc l'avènement d'un 1 nouveau paradigme : les principes de valorisation des entreprises ne sont plus ancrés dans les fondamentaux de rentabilité mais sur des croyances de croissance potentielle. Il s'est formé une bulle parce que le dogme de l'efficience des marchés est bien réel. Dogme qui a été remis en cause par Grossman et Stiglitz. En introduisant les phénomènes d'anticipations, de coûts de l'information, de mimétisme, il est possible d'imaginer des déséquilibres durables. [...]
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