Fiche d'économie et sociologie: Le nouveau capitalisme de Dominique Plihon
La lecture du dernier livre de D. Plihon, Le nouveau capitalisme, offre un double intérêt : tout d'abord de donner de façon synthétique une analyse assez complète des transformations du capitalisme depuis ces deux dernières décennies et encore en cours actuellement. Ensuite, de livrer une analyse qui s'avère très révélatrice des prises de position d'Attac, et qui font relativement consensus au sein de l'association, telles que la thématique de la domination de la finance sur le reste de l'économie et sur les Etats, l'instauration d'un nouveau mode d'accumulation, favorisée par le développement des nouvelles technologies, et le besoin de nouvelles régulations politiques pour ? maîtriser la mondialisation ?.
I) Un changement de nature du capitalisme ?
II) La globalisation financière
III) Le capitalisme actionnarial, une nouvelle étape du capitalisme
IV) Réguler le nouveau capitalisme mondialisé ?
[...] “ Peut-on parler de mondialisation alors qu'une partie si importante de la planète est pratiquement exclue de la finance internationale ? ”. Le capitalisme actionnarial, une nouvelle étape du capitalisme La nouvelle étape de l'évolution historique que connaît le capitalisme doit se comprendre à partir de la crise qu'a connu le capitalisme fordiste. Celle-ci s'explique par la décélération des gains de productivité dans les années 1970, la baisse des profits des entreprises, la poussée inflationniste, et la déstabilisation du système monétaire international. [...]
[...] Plihon montre comment la flexibilité du travail est une conséquence logique de la flexibilité plus grande du capital et du transfert de risques sur les travailleurs. Il énumère toutes les formes de précarité, et les nouvelles formes d'organisation du travail. Plihon développe peu cette question pourtant fondamentale, mais on peut se reporter sur le livre récent de Thomas Coutrot , lui aussi économiste et membre du conseil scientifique d'Attac, qui aborde de façon plus approfondie ce sujet. Réguler le nouveau capitalisme mondialisé ? Pour Plihon, ce nouveau capitalisme pourrait être régulé, comme l'était l'ancien. [...]
[...] L'objectif est de “ domestiquer ” la finance mondiale : “ chaque pays doit pouvoir se la réapproprier pour satisfaire des objectifs domestiques ”. Ce qui permet au capital de tirer profit du travail, c'est qu'il y a une inadéquation entre la production et la gestion de la production. Les producteurs ne contrôlent pas ce qu'ils produisent et les capitalistes en tirent profit. L'instrument qui rend possible cette inadéquation – à travers le système institutionnel (politique, juridique, éducatif ) et répressif, c'est l'Etat. Il est donc l'élément nécessaire à l'existence de classes irrémédiablement antagonistes. [...]
[...] Si l'Etat était effectivement plus investi dans l'économie pendant les décennies d'après-guerre, ce n'est pas parce qu'il voulait contrecarrer les stratégies des capitalistes, mais parce que cette phase du développement du capitalisme nécessitait que l'Etat joue un rôle central, par le biais des planifications, des nationalisations, pour dynamiser l'accumulation du capital : c'était l'époque du capitalisme d'état (voir l'article de Romain Chencinsky dans la présente revue). Le nouveau régime d'accumulation du capital modifie le rôle de l'Etat dans l'économie, mais celui-ci reste toujours aussi présent pour assurer la mondialisation du capital. Plus que jamais les Etats servent de “ béquilles au capital ”, on ne peut plus espérer que les gouvernements imposent aux entreprises des mesures qui remettent en cause la rentabilité de leurs investissements. [...]
[...] Ce sont ces nouveaux choix politiques qui vont servir de base au “ Consensus de Washington ”, édicté dans le cadre du G7, club des sept principaux pays industrialisés qui prétend être le directoire de l'économie mondiale. Pour Plihon, le succès du néolibéralisme est à ce moment là rendu possible du fait d'un double effondrement. D'abord, la crise du capitalisme de l'après-guerre, qui remet en cause le rôle de l'Etat. Ensuite, l'écrasement des oppositions organisées, qu'il s'agisse du syndicalisme ou du marxisme. [...]
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