Le retour en force de la doctrine libérale est lié à la crise dont souffrent les principales économies capitalistes au cours des années 1970, avec une stagnation de la croissance économique et une accélération de l'inflation amplifiée par les chocs pétroliers. Par ailleurs, et surtout, les entreprises subissent une baisse spectaculaire de leur taux de profit depuis le milieu des années 1960. Les créanciers et les détenteurs de capital financier voient leur richesse érodée par la baisse des profits et par l'inflation. Les milieux industriels et financiers font alors pression sur les gouvernements pour qu'ils changent de politique économique et suppriment les obstacles à une restructuration salvatrice du capitalisme. Les concepts de révolution conservatrice, révolution néolibérale, consensus de Washington évoquent ce nouveau dogme idéologique qui repose sur l'idée que les Etats ne sont plus en mesure de gérer l'économie et qu'il faut, pour dynamiser ladite économie, donner toute latitude à l'initiative individuelle et à l'esprit d'entreprise. Selon cette conception, les réglementations sont jugées néfastes ou inapplicables : seul un marché financier libéré et développé peut permettre la reprise de l'investissement et de la croissance. En donnant aux actionnaires une suprématie sur les managers dans les entreprises, le développement des marchés de capitaux doit accroître l'efficacité de l'appareil productif. L'ensemble de ces transformations doit conduire à une amélioration du bien-être général dans l'économie mondiale.
[...] Le seul moyen de se sortir de ce dilemme est de mettre en œuvre des politiques publiques volontaristes à l'échelle internationale. Altermondialisation et développement durable Le développement durable est, selon le rapport Bruntland, un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Le développement durable s'inscrit dans une conception renouvelée du mondialisme qui donne une véritable finalité sociale aux processus de production. Le développement durable assure la suprématie des valeurs socioculturelles sur les valeurs marchandes. [...]
[...] Avec 85% de la population mondiale et 22% de la richesse mondiale, ils attirent, en 2000, seulement des capitaux prives (moyenne des investissements de portefeuille et des investissements directs), soit une part environ deux fois moindre qu'au début des années 1990. De plus, parmi les PED, les pays émergents raflent la totalité de la mise. La montée en puissance des zinzins En France, un ménage sur trois détient désormais des actifs financiers, et plus de la moitié du patrimoine des ménages est constitué d'actifs financiers, contre un tiers dans les années 1970. [...]
[...] Ainsi, contrairement aux arguments commerciaux souvent avancés, éthique et performance financière ne sont pas compatibles. En fin de compte, l'influence des fonds éthiques sera proportionnelle au nombre d'épargnants et d'investisseurs qui seront prêts à renoncer, demain, au critère de la rentabilité maximale. La faillite d'Enron : la corporate governance en faillite Les scandales remettent en cause cette conception de l'entreprise qui considère celle-ci non pas comme un établissement industriel, mais comme un actif financier dont il s'agit d'accroître la valeur boursière par tous les moyens : rachats d'actions, fusions-acquisitions, montages financiers hasardeux, ingénierie financière risquée. [...]
[...] Elle vise également à lutter contre les conflits d'intérêts en définissant les prestations que les firmes d'audit ne peuvent effectuer. De nouvelles règles comptables sont également adoptées. Parmi celles-ci : la suppression de la pratique de la mise en commun des intérêts (pooling of interests), qui permettait de ne pas faire apparaître au bilan les survaleurs (goodwill) résultant d'opérations de FA, ainsi que l'obligation désormais imposée de soumettre ces survaleurs à des mesures de dépréciation. Aucune mesure n'est prise pour obliger les entreprises à enregistrer dans leurs comptes de résultats et de bilans les stock-options distribuées à leurs dirigeants. [...]
[...] L'actionnariat salarié : un nouveau compromis entre travail et capital ? La deuxième source d'optimisme des défenseurs du capitalisme patrimonial est l'idée selon laquelle, en devenant actionnaires, les salariés obtiendraient un certain pouvoir sur la politique des entreprises, et ce par leur statut de propriétaires collectifs du capital. Avec le capitalisme patrimonial, la propriété du capital change de nature : elle devient salariale, puisque les actionnaires sont en grande partie des salariés. L'extension de l'actionnariat salarié via le développement des zinzins constituerait le socle d'un nouveau compromis entre travail et capital, qui se substitue au compromis salarial de la période fordiste. [...]
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