Mythologie économique, politique, immigration, intégration, population, zone urbaine sensible, néolibéralisme, mythe, France, Eloi Laurent, urgence écologique, coûts, régimes sociaux, emploi, éducation, écolo-scepticisme
"Nos mythologies économiques" est un ouvrage assez récent puisque datant de 2016, écrit par Éloi Laurent, économiste. Dans ce livre, il s'agit pour l'auteur de décomposer 15 mythes contemporains afin de permettre aux lecteurs de "retrouver le goût du questionnement économique".
En effet, pour lui l'économie mythologique pollue le débat public, et ce, notamment parce qu'elle est utilisée par des personnes qui n'ont, en réalité, pas de vraies connaissances sur le sujet. La politique particulièrement s'empare de ces mythologies économiques et de leurs caractères irréfutables pour crédibiliser son discours. Ainsi, la crédibilité économique dévorerait aujourd'hui la légitimité politique.
Dans son livre, l'économiste cherche donc à "immuniser les citoyens contre les mystifications et désenvoûter les politiques de leur charme mortifère" en décomposant trois discours majeurs qui pour lui, en usant de mythes économiques parviennent à nous aveugler des vrais défis contemporains.
[...] En effet, dès le premier tour, c'est près de 7 millions et quelques 500.000 Français qui ont choisi de voter pour un programme qui prône le repli de la France sur elle-même et le retrait de l'espace Schengen, qui prône une réduction forte de l'immigration en limitant son solde migratoire annuel à 10.000 personnes ou encore qui prône l'inégalité entre citoyens français et étrangers en réservant notamment les minimums sociaux uniquement aux Français d'origines. Ainsi, il semble clair que la mythologie sociale xénophobe est aujourd'hui ancrée dans certains esprits. C'est pourquoi, il est en effet important de déconstruire ce mythe d'un système social à l'agonie et dans la nécessité de se replier sur lui-même, afin de se tourner vers les enjeux contemporains de la lutte pour l'égalité et la diversité. [...]
[...] Or pour Eloi Laurent, tant que de vraies décisions démocratiques ne seront pas prises, les marchés (type pétrole ou charbon) continueront à entraver la transition écologique, bien qu'elle soit poussée en parallèle par des innovations sociales et technologiques. Ensuite l'idée que on ne peut pas changer les comportements économiques sans renoncer au libéralisme est un mythe utilisé pour présenter les politiques environnementales comme autoritaires alors qu'il n'en est rien. Une bonne combinaison de lois communes et de comportements individuels censés suffit à provoquer des changements radicaux. Puis, l'écologie est l'ennemie de l'innovation et de l'emploi est un quatrième mythe écolo-sceptique décomposé par Eloi Laurent. [...]
[...] En effet, dès que l'activité économique repart, on observe un rééquilibrage des régimes sociaux. Enfin, au mythe selon lequel les réformes structurelles visant à augmenter la compétitivité sont la clé de notre prospérité , l'économiste émet plusieurs problèmes : un terme de compétitivité qui n'est pas vraiment défini (s'agit-il du temps de travail, du niveau de formation et il est donc compliqué d'envisager des réformes structurelles en ce sens. De plus, une réforme structurelle visant à accroitre la compétitivité serait par exemple de créer un effort de productivité. [...]
[...] Enfin il est impossible d'intégrer socialement les immigrés pour des questions culturelles est un mythe qui pour l'auteur résulte d'un paradoxe français : la France favorise l'accès à la nationalité mais contraint l'intégration sociale. Pour lui, l'accès à l'école et l'emploi sont deux questions majeures dont la France doit s'emparer pour favoriser l'intégration sociale des immigrés. Le dernier discours repris par Eloi Laurent traite de la mythologie écolo-sceptique . Ce discours assez récent serait pour l'auteur une échelle de graduation de mauvaise foi. Il nous présente et décompose 5 nouveaux mythes. [...]
[...] Cependant, la diversité ne peut être bénéfique à la France uniquement si elle est associée à la tolérance, on ne peut pas choisir de tirer profit des richesses que les coutumes étrangères nous apportent sans tolérer les valeurs qui bien que n'étant pas les nôtres, font la richesse d'une population. Ainsi, la frontière entre tolérance et sentiment d'attaque à sa propre culture est parfois très mince, ce qui peut provoquer des tensions au sein d'un pays. Il est donc important de déconstruire le mythe selon lequel la France, tout du moins culturellement, n'a pas la capacité d'intégrer socialement une population immigrée puisqu'il ne s'agit pas d'intégrer une population, de la transformer, mais simplement de partager notre culture et nos valeurs avec elle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture