La monnaie est un des instruments les plus utilisés dans la vie quotidienne. C'est une unité de compte (permet de mesurer la valeur de biens hétérogènes), un instrument de paiement (équivalent général) et une réserve de valeur (c'est-à-dire un actif de patrimoine). L'auteur propose une analyse des formes que peut prendre la monnaie, sa place parmi les autres actifs, sa circulation dans l'économie, ainsi que les changements qui l'ont affectée, notamment par le biais des politiques monétaires et par l'évolution des formes des marchés financiers...
[...] La monnaie de papier (billets) possède une valeur intrinsèque dissociée de la valeur faciale. L'émission de billets a suscité un débat entre l'école de la circulation (currency principle) et l'école de la banque (banking principle) au début du 19ème siècle en Angleterre. L'Angleterre applique le currency principle : émission de billets couverte à 100% par des encaisses- or ; la France applique le banking principle : liberté d'émission à condition de pouvoir assurer la convertibilité-or des billets émis. L'Etat peut, comme en 1848 et en 1914, faire appliquer un cours forcé des billets (l'émetteur peut refuser de convertir des billets en espèces métalliques) afin d'éviter le risque d'une demande simultanée de remboursement des agents, en plus du cours légal existant (la loi, depuis 1939, contraint indirectement les agents à accepter les billets au même titre que les espèces métalliques). [...]
[...] La monnaie ne présente aucun de ces quatre risques ; elle se distingue donc des autres actifs : c'est l'actif le plus liquide sans risque. Mais la stabilité de la monnaie ne concerne que sa valeur nominale, pas son pouvoir d'achat. Selon Keynes, les agents économiques recherchent la monnaie pour faire face à l'incertitude (trois motifs de la préférence pour la liquidité : transaction, spéculation, précaution). Le rendement d'usage des actifs liquides réside dans le fait que ces derniers permettent d'éviter les coûts et les risques liés à la détention d'actifs risqués. [...]
[...] Dès les années 1960 est mis en évidence le paradoxe de Triffin : d'un côté, le rôle de ‘devise clé' du dollar exige que celui-ci demeure stable et que sa création soit strictement contrôlée par les autorités monétaires américaines ; mais, d'un autre côté, il y a alors une véritable ‘soif de dollars' dans le monde qui nécessite l'émission d'une masse considérable de dollars (83). Pendant les années 1975-2000, la montée du Japon et de l'Allemagne comme puissances commerciales et financières a fait du yen et du mark deux monnaies concurrentes du dollar pour les trois fonctions internationales. VI- La politique monétaire 1. Les objectifs de la politique monétaire. [...]
[...] Ou encore, les arbitrages entre les monnaies et taux d'intérêt : relations de parité des taux d'intérêt (on cherche à gagner de l'argent sur les écarts de taux d'intérêt entre monnaies), parité des taux d'intérêt couverte (on obtient des gains en jouant sur les monnaies, sans prendre de risque de change), parité des taux d'intérêt non couverte (les agents s'exposent au risque de change) Les transformations du système monétaire international (SMI). Le SMI a trois fonctions : assurer l'échange et la circulation des monnaies, permettre l'ajustement des balances des paiements, et assurer l'alimentation en liquidités internationales. Les transformations du SMI se manifestent surtout dans les régimes de change et les liquidités monétaires internationales. Trois critères permettent de classer les régimes de change : la règle de change ; la mobilité des capitaux ; la politique monétaire. Le théorème d'impossibilité dit que ces conditions ne peuvent être satisfaites simultanément. [...]
[...] IV- La monnaie et les banques au cœur de la finance moderne 1. Le passage à l'économie de marchés financiers libéralisée. Jusqu'au début des années 1980, l'activité financière est largement contrôlée par la sphère publique (institutions sous contrôle de l'Etat, taux d'intérêt administrés, crédit encadré par la BdF) et l'essentiel du financement de l'économie provient de crédits octroyés par les banques et institutions financières spécialisées (53). Après le milieu des années 1980, cette économie d'endettement administrée s'estompe. Les marchés de capitaux et une logique concurrentielle prennent une place croissante par rapport au financement bancaire sous l'égide publique. [...]
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