La mondialisation n'est pas coupable - Paul Robin Krugman

Résumé du document

Fiche de lecture de l'ouvrage : La mondialisation n'est pas coupable - Paul R Krugman. 2 pages



La Mondialisation n'est pas coupable a été écrit par Paul Robin Krugman, professeur d'économie américain, surtout connu comme l'un des principaux théoriciens de la nouvelle conception du commerce international. L'objectif de Krugman dans cet ouvrage est de s'attaquer à un certain nombre d'idées reçues sur le commerce international qu'il regroupe sous l'appellation de « théorie pop » du commerce international

Extraits

[...] Certaines démonstrations chiffrées demeurent assez techniques et difficiles d'accès pour le lecteur lambda ciblé par Krugman. Cependant, l'ouvrage m'a énormément appris sur le commerce international. J'avais toujours eu l'impression que le battage médiatique autour des problèmes de délocalisation, de concurrence des pays du Sud étaient une explication insatisfaisante aux problèmes économiques des sociétés occidentales. Le travail de Krugman m'a beaucoup éclairé sur le sujet. [...]

[...] En effet, selon Krugman, la théorie pop offre une vision totalement tronquée du commerce international. L'auteur relève notamment des erreurs dans le maniement des chiffres et des concepts économiques de base (comme la théorie des avantages comparatifs, principe de base du commerce international). Ainsi, loin d'être imputables à une soi- disant compétition internationale sans merci les difficultés que connaissent les économies des pays développés s'expliquent avant tout par des facteurs internes à ces économies. Relativisant l'importance que revêt le commerce international dans nos économies et le développement des économies du Sud ( il s'attache notamment à démythifier le soi-disant miracle asiatique Krugman montre que c'est avant tout le progrès technique qui est à l'origine des inégalités salariales croissantes aux Etats-Unis depuis 1973 ou aux forts taux de chô- mage qu'on observe en Europe depuis la même époque et qui affecte avant tout les travailleurs peu qualifiés. [...]

[...] Dans cette bataille, les économies développées partiraient avec un désavantage évident, celui de ne pas être assez compétitif face à des économies du Sud où les couts salariaux bien moindres attireraient les capitaux occidentaux menant ainsi à une désindu- strialisation, à un accroissement des inégalités salariales (cas des Etats-Unis) ou à une augmentation du chômage (cas de l'Europe). Dans son ouvrage, Paul R. Krugman s'attache à démonter systéma- tiquement ces idées reçues sur le commerce international qui sont non seulement fausses mais surtout potentiellement dangereuses au vu de l'influence qu'elles exercent au plus haut niveau et donc aux décisions politiques auxquelles elles peuvent mener. [...]

[...] Ainsi, ces thèses pop encouragent toutes, sans l'affirmer clairement, à mettre en place une politique protectionniste qui serait une véritable catastrophe selon l'auteur, d'autant plus que les auteurs pop sont très influents d'un point de vue politique. Dans l'épilogue de son ouvrage, Krugman défend le libre-échange menacé par les théories pop mais qui demeure, à ses yeux, la politique la plus raisonnable à mener. Il montre en effet que les interventions étatiques prônées par certains auteurs pop se révèlent la plupart du temps inefficaces et que le protectionnisme, conséquence logique de l'influence pop loin d'être salvateur, peut mener à une véritable guerre commerciale dommageable à tout le monde. [...]

[...] Je n'ai pas les compétences suffisantes pour critiquer la scientificité des propos de Krugman. Cependant, certains problèmes de forme évidents apparaissent à la lecture de l'ouvrage. Ainsi, le choix du recueil d'articles nuit à la fluidité de l'argumentation de Krugman (répétitions, impression de déjà-vu Par ailleurs, la virulence des attaques de Krugman à l'encontre d'un certain nombre d'économistes est parfois gênante. Toutefois, la principale critique qu'on pourrait adresser à l'ouvrage de Krugman se situe au niveau du pari pédagogique qu'a clairement énoncé l'auteur au début de l'ouvrage. [...]