Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale les relations internationales ont pris un «nouveau tournant ». Elles sont régulées en majorité par une logique de puissance où le rapport de force est constant et, où la notion économique a désormais une place. Cette nouvelle approche de la mondialisation est caractérisée par sa multidimensionnalité qui concerne les échanges de biens et services, mais aussi celle de la mobilité de la production de biens et services et celle de la circulation des capitaux financiers. On constate alors que dans cette logique, certains Etats puissants concentrés en majorité dans le Nord -la Triade Amérique du Nord, Europe, Japon- dominent la scène internationale basée sur ce genre de système.
Certes, la mondialisation est inéluctable car elle constitue « l'autre face de la médaille du capitalisme » mais, émerge depuis quelques années un contre-courant qui envisage la mondialisation d'une autre manière beaucoup plus égalitaire selon eux.
C'est le cas dans la thèse du texte de Mickaël Löwy, « Etat-nations, nationalisme, globalisation et internationalisme » écrit en 2003. Son texte est une critique du système international actuel auquel il propose une théorie alternative : « l'internationalisme de résistance ».
Nous en venons à nous demander quelles sont donc les critiques que Mickaël Löwy porte sur le système capitaliste alors en place? Et, la réponse qu'il propose à la place est-elle réellement convaincante et applicable?
Notre réflexion se fera en deux temps, nous analyserons d'abord le contenu de la thèse de l'auteur et son projet (partie I), puis nous verrons que son projet de l'internationalisme de résistance est critiquable et difficilement applicable compte tenue de la réalité internationale actuelle (partie II).
[...] Michelet, qu'est-ce que la mondialisation ? La Découverte/Poche Essais, Paris p13 K.Marx et F.Engels, Manifeste du Parti Communiste Paris, Livre de Poche p10-11 P.De Senarclens, Mondialisation, souveraineté et théories des relations internationales Armand Colin, Paris p118 [5]P.De Senarclens, Mondialisation, souveraineté et théories des relations internationales Armand Colin, Paris p75 Idem D.Battistella, Théories des relations internationales Presse de Sciences Po, Paris p227 L. Parini, Etats et mondialisation : stratégies et rôles L'Harmattan, Paris p11 P.De Senarclens, Mondialisation, souveraineté et théories des relations internationales Armand Colin, Paris p39 Citation de J.Herz dans théories des relations internationales D. [...]
[...] Réaliser un discours où seraient pris en compte toutes les revendications de toutes les sortes de mouvements de protestations serait interminable et quasi-impossible. Aussi, en matière de contenu politique ces mouvements sont faibles. Ils formulent en quelques sortes juste des protestations, ils condamnent les pratiques capitalistes Mais, il n'y a pas de déclarations finales, pas de votes majoritaires ni de consignes. Comment ces protestations peuvent-elles faire contrepoids contre les piliers des institutions internationales si elles ne sont pas un maximum structurées. [...]
[...] Adapter les théories marxistes anciennes au contexte international actuel. Comme il le souligne, la lutte contre le capitalisme aujourd'hui n'est pas la même que celle de l'époque stalinienne. Il faut donc rénover les anciens concepts. On peut dire ici que Löwy se démarque des marxistes traditionnels tous comme les autres auteurs contemporains (Amin, Galtung, Wallerstein ) qui essayent de balayer l'analyse critique dictatoriale stalinienne du marxisme. Prendre ensuite en compte toutes les considérations et les aspirations de tous les nouveaux mouvements de contestations sociaux passant par le féminisme, l'écologie, le respect des droits de l'Homme et d'autres encore. [...]
[...] L'Etat n'est donc plus un acteur singulier du jeu international, de nouveaux paramètres sont à prendre en compte. Paramètres que Mickaël Löwy conteste puisqu'ils sont contraires à ses idées politiques et à sa vision du monde. Nous verrons donc selon l'auteur quelles sont les conséquences du capitalisme sur la scène internationale de nos jours puis que l'Etat- nation a toujours un rôle important à jouer dans ces relations et enfin, l'alternative que propose Löwy pour lutter contre ce système de domination impérial Une vue d'ensemble négative de la société internationale, la conséquence du capitalisme Mickaël Löwy dresse un tableau très négatif de la société dans laquelle nous vivons actuellement. [...]
[...] Ainsi, les Etats-nations forts imposent doublement leurs règles du jeu : en adoptant une politique libérale en interne et en structurant le monde selon leur volonté. L'auteur argumente ici sa thèse en faisant une citation de Nicos Poulantzas tirée de La crise de l'Etat : L'Etat national subit des modifications importantes afin de prendre en charge le procès d'internationalisation du capital Ces Etats dirigent, en quelques sortes, le monde par le contrôle de la politique mondiale aussi bien économiquement que financièrement Les autres Etats, dans le Sud en particulier, sont obligés d'accepter et d'appliquer ces politiques s'ils ne veulent pas être totalement exclu du système international, déjà qu'ils étaient très marginalisés Ainsi, au Sud ces Etats agissent comme des courroie de transmission pour le système de domination impérial A titre d'exemple, le FMI et la Banque Mondiale restent sous contrôle de leurs principaux bailleurs de fonds, en particuliers les Etats-Unis, qui disposent d'une influence prépondérante au sein de leurs instances de direction.[9] De plus, ce sont les armées de ces Etats qui interviennent en matière de sécurité collective, faute d'avoir une armée internationale à l'ONU. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture