La question centrale qui guide notre lecture au fil des pages est tout simplement posée dans le titre du livre : pourquoi la crise se prolonge. Cette question est un peu trop englobante. En effet, les auteurs tentent d'y répondre tout au long de leur développement, ils expliquent que malgré quelques adaptations amorcées par les projets de régulation de la finance (loi Dodd Frank aux Etats-Unis ou la réforme Bâle III) les principaux problèmes de la finance demeurent non résolus, d'autant plus que la crise de 2007 en a fait apparaître de nouveaux. C'est justement sur ce dernier point que nous allons nous attarder : quels sont ces nouveaux problèmes qui découlent directement de la crise financière elle-même ?
Selon Henri Bourguinat, un des auteurs : « les marchés ont dépossédé de leurs pouvoirs des Etats fragilisés par leurs dettes ». Ainsi, dans ce livre, les auteurs dénoncent la prise de pouvoir des marchés financiers sur tout le système. Après avoir pris les commandes du système économique mondial, les marchés financiers ont le pouvoir désormais de contester la souveraineté des pays les plus fragiles d'Europe. Mais encore plus fort, ils peuvent contraindre le basculement des politiques économiques annoncées dans l'ensemble des Etats de la zone Euro. Ecrasés par le poids d'une dette publique, certains pays n'hésitent pas à opérer un virage à 180° remplaçant l'obligation de relance et la stimulation pour la sortie de crise par une politique de rigueur parfois excessive qui risque de mener tout droit vers la déflation. Ceci dans l'unique but de plaire aux marchés et conserver leur triple A décerné par les puissantes agences de notations. De plus avec les hausses des dettes publiques résultant de la relance et du sauvetage du système bancaire, les Etats semblent plus que jamais à la merci des humeurs des marchés financiers, tous puissants. Enfin, les auteurs signalent que le secteur bancaire, bien loin d'être fragilisé, ressort de la crise plus puissant et plus concentré, or selon eux, il s'agit là d'une des principales menaces pesant sur l'économie mondiale.
Nous allons donc dans notre fiche de lecture exposer les arguments des auteurs relatifs à ces problèmes évoqués ci-dessus. (...)
[...] Enfin, les auteurs signalent que le secteur bancaire, bien loin d'être fragilisé, ressort de la crise plus puissant et plus concentré, or selon eux, il s'agit là d'une des principales menaces pesant sur l'économie mondiale. Nous allons donc dans notre fiche de lecture exposer les arguments des auteurs relatifs à ces problèmes évoqués ci-dessus. La hantise du triple A Un fait nouveau important résulte directement de la crise financière, celui de la montée du risque souverain sur les marchés obligataires. Afin de répondre aux besoins de leurs économies nationales, les Etats ne peuvent plus se refinancer sans limites sur les marchés de fonds prêtables. [...]
[...] On est parvenu à des montants astronomiques qui s'élèvent au niveau mondial à plus de 35000 dollars pour 2009, d'après The economist. D'un problème originel de liquidité du secteur bancaire, on est passé à un problème de solvabilité non pas des banques et des ménages, mais des Etats eux même à qui tous les risques ont été transférés. En effet, avec l'explosion des déficits budgétaires, on assiste à une montée affolante des dettes publiques, de l'ordre par exemple de 13000 milliards de dollars aux Etats Unis du PIB pour l'Italie pour la Grèce et 200% pour le Japon. [...]
[...] Fiche de lecture : Marchés de dupes, pourquoi la crise se prolonge Henri Bourguinat et Eric Briys Introduction : La question centrale qui guide notre lecture au fil des pages est tout simplement posée dans le titre du livre : Pourquoi la crise se prolonge ? Cette question est un peu trop englobante. En effet, les auteurs tentent d'y répondre tout au long de leur développement, ils expliquent que malgré quelques adaptations amorcées par les projets de régulation de la finance (loi Dodd Frank aux Etats-Unis ou la réforme Bâle III) les principaux problèmes de la finance demeurent non résolus, d'autant plus que la crise de 2007 en a fait apparaître de nouveaux. [...]
[...] Pour les auteurs la crise financière a pris un nouveau visage, celle d'une crise à long terme de la dette publique. On se pose désormais la question de la solvabilité des secteurs publics ! Les marchés apparaissent dorénavant comme les seuls maîtres du jeu et les Etats tentent à tout prix de les rassurer. III) Hyperconcentration bancaire Le dernier problème qui nous intéressera et qui est une conséquence directe de la crise est celui de l'hyperconcentration bancaire. Un an après le début de la crise, on ne parlait plus que de plans de sauvetage, les banques sont too big to fail trop grosses pour s'effondrer. [...]
[...] En effet, le très sérieux journal le temps de Genève révèle qu'en janvier 2010, une réunion de Hedges Funds à Londres et d'une banque d'affaire américaine avait été à la base d'une décision collective d'attaque de la dette grecque. Dorénavant lever des fonds par les Etats ne sera plus aussi automatique qu'antérieurement. Désormais les Etats eux même ne peuvent emprunter à tout va et au delà de certaines limites, ils subiront de lourdes primes de risque voire de véritables rationnement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture