Un essai qui souligne les dangers de la mondialisation et du tout économique. La mondialisation et la fin du politique. Vers quel désordre mondial ? Les enjeux environnementaux. Le défi moral de la marchandisation. Universalisme cannibale ou terrorisme identitaire. Faire face aux dangers du marché planétaire
[...] Ce processus pourrait être illustré par le mimétisme politique (l'Etat importé), le mimétisme économique (la faillite du développement). Sous l'uniformisation planétaire, on peut retrouver les racines des cultures humiliées. Les réactions défensives face à l'échec du développement, les volontés d'affirmation identitaires, les résistances à l'homogénéisation universelle vont prendre des formes différentes plus ou moins agressives. A. Toynbee distinguait deux types de réaction face à l'impérialisme culturel : l'hérodianisme (mimétisme caricatural), le zélotisme (renfermement désespéré). Il faut ajouter une troisième forme : la construction du néoclanisme. [...]
[...] Les trusts agroalimentaires détruisent la biodiversité. L'exclusion de la nature va peser très lourd dans l'héritage. Le mythe de l'harmonie des intérêts s'appuie sur la conviction que l'homme est destiné à devenir maître et possesseur de la nature. L'humanisme occidental fut une entreprise sans précédent de colonisation de la nature. L'universalisme de l'économie et de la modernité repose sur la constitution de la nature en ennemi du genre humain (délire technologique). Pour Saint Simon, l'amour de la domination est indestructible dans l'homme. [...]
[...] L'imaginaire libéral repose sur la croyance des bienfaits du libre-échange érigé en dogme (anthropologie utilitariste, croyance en la maîtrise illimitée de la nature). L'économie dominante cherche à imposer le libre-échange aux autres. Cela commence au 17e siècle avec la Hollande (mare liberum de Grotius). Aujourd'hui, les tiers-mondistes partisans de la déconnexion défendent le protectionnisme. Avec la mondialisation, la concurrence et la misère du Sud se retournent contre le Nord. La mondialisation actuelle est en train de parachever l'œuvre de destruction de l'oikos planétaire due à la concurrence exacerbée. [...]
[...] Ce retour des aspirations communautaires est un phénomène complexe. L'irruption des revendications identitaires résulte de la transnationalisation économique, mais également du paradoxe du principe des nationalités et de l'échec du développement. L'individualisme qui ronge les sociétés modernes et la mondialisation de l'économie font voler en éclats les rassemblements antérieurs de l'histoire en groupuscules de plus en plus microscopiques. Le légalisme et le juridisme des institutions internationales ne peuvent empêcher le déchaînement des forces centrifuges. Ce n'est pas l'Etat-nation qui donnait un statut aux peuples du tiers-monde mais l'appartenance à une communauté intégrée dans des ensembles complexes à culture plurielle (l'empire ottoman est l'exemple de ces Etats patrimoniaux). [...]
[...] Les firmes multinationales apparaissent comme les maîtres du monde. Il surgit la nécessité de code de bonne conduite. La transnationalisation des firmes est la principale cause de la décomposition du politique, de l'affaiblissement de l'Etat-nation, de la déliquescence de la citoyenneté (corruption des élites, affaiblissement du civisme, fin de la solidarité organisée par l'Etat). L'éthique est provoquée par les développements de puissance de la science. Plus de 500 cours d'éthique sont sponsorisés par de grandes entreprises dans les universités américaines. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture