Florence Jany-Catrice et Jean Gadrey sont l'un et l'autre professeur d'économie à l'Université Lille 1.
Leur ouvrage s'inscrit dans une optique double. La première consiste à mettre en exergue la tendance qui a dominé, durant plusieurs décennies, dans l'évaluation de la notion de richesse et dont les seuls concepts référents étaient le produit intérieur brut (PIB) et la croissance économique.
Seront mises en évidence les limites de ces indicateurs, notamment le peu de considération accordée à des points dont l'importance s'avère de premier ordre, tels les facteurs sociaux et les problèmes environnementaux.
Les années 1970 marquent sans doute le début d'une nouvelle ère pour les indicateurs de richesse, avec un foisonnement de nouveaux modèles alternatifs. Cependant, de trop nombreuses lacunes, tant sur le plan de la méthode que sur le plan scientifique, ne leur permirent pas de rencontrer le succès escompté.
Ce n'est que depuis le milieu des années 1990 que le « culte » du PIB connaît une régression significative du nombre de ses fidèles. La raison d'un tel désengouement s'explique avant tout par l'émergence de nouveaux indicateurs (qui font l'objet du second grand thème de l'ouvrage), dont la fiabilité est enfin avérée et dont la portée ne se cantonne pas à des phénomènes purement économiques.
En s'intéressant essentiellement aux indicateurs dits synthétiques, les deux auteurs dressent une liste, certes non exhaustive, très fournie de ces moyens innovants de contrôle de la richesse, faisant une distinction pertinente (pour reprendre des formules du livre) entre le « bien-avoir » et le « bien-être ».
Après une étude approfondie du PIB et de ses limites dans les deux premiers chapitres, le champ d'étude fait l'objet d'une distinction très marquée entre : dans un premier temps les indicateurs non-monétarisés (chapitres 3 et 4) et dans un second temps les indicateurs monétarisés (chapitres 4 et 5).
Les indicateurs non-monétarisés, tels l'indice de développement humain (IDH), l'indice de sécurité personnelle (ISP), l'indice de santé sociale (ISS), les indicateurs territoriaux et le BIP 40 (ainsi appelé pour singer le CAC 40 et le PIB) spécifique à la France, sont principalement dédiés à l'analyse de facteurs sociaux par le biais des moyennes pondérées.
[...] Un chapitre et la conclusion ne suffisent pas à mettre en application l'ensemble des apports cognitifs fournis préalablement. En outre, certains propos paraissent quelque peu surprenants. Nous pouvons nous interroger sur la justesse (même si cela reste prospectif) de l'affirmation qui souligne la place grandissante de l'influence des pays du Sud, susceptible de donner un nouveau souffle à certaines considérations (sanitaires, sociales, écologiques) reléguées pour l'heure au second plan. Aux vues du contexte actuel, le rôle de Continents, comme l'Afrique, risque de rester très anecdotique dans le futur, et l'intérêt des pays du Nord à l'égard de ces pays sous-développés repose (et reposera) sur des attitudes exigées par la bienséance ou sur des facteurs purement économiques. [...]
[...] Ce qui est regrettable, même si il ne s'agit pas de la thématique première de cet ouvrage, c'est que les questions du développement durable soient abordées sans pour autant que l'argumentation parvienne à formuler des réponses précises. L'ouvrage de Galbraith et Jany-Catrice s'adresse donc à un public averti, et ne peut être lu comme nous lirions un essai. Malgré l'affirmation, même implicite, de certains points de vue personnels de la part des deux auteurs, Les nouveaux indicateurs de richesse peut être exploité de la meilleure des façons s'il est utilisé comme un manuel un dictionnaire par les novices comme par les plus aguerris. [...]
[...] Jean Gadrey Florence Jany-Catrice Les nouveaux indicateurs de richesse Résumé de l'ouvrage Florence Jany-Catrice et Jean Gadrey sont l'un et l'autre professeur d'économie à l'Université Lille 1. Leur ouvrage s'inscrit dans une optique double. La première consiste à mettre en exergue la tendance qui a dominé, durant plusieurs décennies, dans l'évaluation de la notion de richesse et dont les seuls concepts référents étaient le produit intérieur brut (PIB) et la croissance économique. Seront mises en évidence les limites de ces indicateurs, notamment le peu de considération accordée à des points dont l'importance s'avère de premier ordre, tels les facteurs sociaux et les problèmes environnementaux. [...]
[...] En plus d'un outil efficace pour mieux cerner le panel des indicateurs de richesse exploitables, Les nouveaux indicateurs de richesse constitue également un solide témoignage de la profonde léthargie dans laquelle l'économie est engluée. La main mise de la théorie économique néo-classique et d'un économisme acerbe est implicitement condamnée. Le développement entrepris ici, pointe du doigt la relative imprécision des indicateurs traditionnels et le reflet tronqué que ces derniers laissent transparaître. Le lecteur pourra réaliser que l'augmentation de la richesse en terme de produit n'implique pas, et c'est d'ailleurs très souvent l'inverse, l'accroissement du bien-être des individus. [...]
[...] Certes, les alternatives et les solutions complémentaires du PIB connaissent leur lot de failles et nécessiteraient d'importantes dispositions afin d'être perfectionnées. Certes, ces nouvelles propositions sont souvent influencées par une prise de position et par une subjectivité évidente. Mais les faits sont là, et la population semble être en quête de plus de transparence, ce qu'une partie de ces nouveaux indicateurs tend à lui offrir. Cet ouvrage participe donc à la prise de conscience collective du problème du développement durable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture