Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001, a servi dans l'administration Clinton comme membre du Council of Economic Advisers puis comme président de ce même CEA. Dans Quand le capitalisme perd la tête, il s'appuie sur cette grande expérience ainsi que sur l'observation de la crise américaine de 2001 due à l'éclatement de la bulle internet pour mettre tout d'abord en cause la pensée économique dominante. Il préconise la recherche d'une troisième voie entre un Etat minimaliste et le socialisme, considérant que « Le marché est au cœur de toute économie qui réussit, mais pour qu'une économie de marché réussisse il faut un équilibre entre l'Etat et le marché » (p.472). Comment Stiglitz cherche-t-il à définir cette troisième voie ?
Nous verrons dans un premier temps sur quelles observations s'appuie Stiglitz pour montrer que les marchés peuvent être inefficaces et les théories qu'il remet en cause, puis quelles actions de l'Etat il recommande et enfin les conséquences de son analyse à l'échelle mondiale.
[...] Ainsi, tout le monde devrait disposer de la même information, d'une information parfaite, or, il existe des asymétries d'information naturelles qui peuvent être utilisées pour manipuler le marché. De même, la concurrence doit être parfaite, or Stiglitz montre bien que même les partisans de la déréglementation ne croient pas en cette hypothèse puisque pour eux, l'important est d'arriver les premiers sur le marché afin de pouvoir le dominer. Stiglitz est aussi très critique envers la foi totale dans les marchés financiers de ses concitoyens. [...]
[...] Quand le capitalisme perd la tête Joseph E. Stiglitz Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001, a servi dans l'administration Clinton comme membre du Council of Economic Advisers puis comme président de ce même CEA. Dans Quand le capitalisme perd la tête, il s'appuie sur cette grande expérience ainsi que sur l'observation de la crise américaine de 2001 due à l'éclatement de la bulle internet pour mettre tout d'abord en cause la pensée économique dominante. Il préconise la recherche d'une troisième voie entre un Etat minimaliste et le socialisme, considérant que Le marché est au cœur de toute économie qui réussit, mais pour qu'une économie de marché réussisse il faut un équilibre entre l'Etat et le marché (p.472). [...]
[...] Stiglitz insiste sur le rôle des incitations : lorsque de trop grosses sommes sont en jeu, les acteurs peuvent être incités à ne pas prendre les décisions bénéfiques pour la société. Les incitations néfastes peuvent être engendrées par une trop grande interdépendance des intérêts. Ainsi, lorsque la loi a autorisé les fusions des banques d'affaire et de dépôts, les banques ont été tentées de dissimuler les problèmes des firmes qu'elles introduisaient sur le marché, car les sommes rapportées par les transactions étaient très importantes. [...]
[...] Les mesures préconisées par le FMI pour résoudre les crises des pays en développement ont pu être néfastes ou inutiles comme le renflouement qui a encouragé la prise de risque et bénéficié surtout aux créanciers étrangers. De plus, ces crises peuvent être imputées dans une large mesure, aux efforts du FMI et du Trésor américain en faveur de la libéralisation des échanges de capitaux et de la déréglementation du secteur bancaire, qui ont augmenté l'instabilité. Mais contrairement aux Etats-Unis, les pays en développement n'ont pas les moyens de surmonter la crise du secteur bancaire. Stiglitz insiste enfin sur le fait qu'il n'existe pas un seul capitalisme à l'échelle du monde. [...]
[...] L'Etat doit donc protéger ses citoyens contre les manipulations du marché. Stiglitz préconise quelques actions plus précises de l'Etat : la politique du more bang for the buck : les politiques budgétaires, pour être efficaces, doivent viser ceux qui vont dépenser le plus rapidement l'argent qui leur est offert, c'est-à-dire ceux dont les revenus sont les plus faibles. Il indique aussi l'importance des stabilisateurs automatiques qui peuvent être sollicités en cas de crise pour redynamiser l'économie et éviter que la récession ne se prolonge telles que la prolongation des indemnités chômage. [...]
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