Institutions, Institutional Change and Economic Performance, Douglas North (1990)

Résumé du document

Deux siècles après Adam Smith, Douglass North reprend et développe l'idée selon laquelle la division du travail augmente le bien-être de la société, dans son livre Institutions, institutional change and economic performance. Il remarque des failles dans les modèles classique et néoclassique. L'auteur veut ainsi créer un nouveau modèle centré sur la réponse à quelques problèmes : comment les institutions évoluent-elles en réaction aux pressions individuelles? Quelles combinaisons d'institutions permettent d'obtenir le meilleur degré d'efficacité des échanges?...

Extraits

[...] Troisième exemple, l'histoire des échanges de longue distance en Europe montre que la baisse des coûts d'information, le développement des échanges, le remplacement de l'idée de doute par celle de risque, ont conduit les institutions à évoluer afin de s'adapter aux nouvelles conditions de la performance. D.North s'interroge enfin sur ce qui, au cœur du processus de production, créée des institutions efficaces. Il en arrive à la conclusion que le lien entre l'État (=institutions) et l'économie est très fort, puisque le premier sécurise le droit de propriété et règlement les échanges de ce droit. Dans un modèle de maximisation du profit, ce sont les contraintes informelles et les coûts de transaction qui vont pousser les institutions à s'adapter afin de devenir plus efficaces. [...]

[...] Les institutions ont ici un rôle capital en ce qu'elles le définissent, mais aussi se donnent les moyens de le protéger. En outre, elles régissent le transfert de ce droit, son appropriation par d'autres personnes etc., et y consacrent ainsi une certaine quantité de ressources. D'après D.North, on pourrait accepter le modèle néoclassique (où les institutions n'ont pas de rôle), qui serait valable dans un économie où les informations seraient complètes et leurs coûts de transaction nuls. Mais dans la réalité, ce n'est bien évidemment jamais le cas, et c'est pourquoi les institutions sont nécessaires. [...]

[...] Intégrer ces dernières à la théorie néoclassique, c'est accepter qu'il existe des contraintes formelles et informelles, des constructions mentales, qui influencent les échanges et par conséquent l'analyse économique de ces échanges. L'auteur encourage donc les futurs économistes à prendre en compte sa théorie. Quant à créer un modèle complètement nouveau, D.North y pense mais ne l'a pas fait. Selon lui, ce modèle serait essentiellement basé sur les idées-force que sont la "path dependance" (dépendance du sentier) et les "increasing returns" (phénomène des conséquences qui s'auto-entretiennent). [...]

[...] Il s'agit du phénomène de "dépendance du sentier": tout d'abord, un réseau de conséquences de plus en plus nombreuses se mettent en place à partir d'une première institution 1787, Constitution aux États-Unis ( règles formelles + règles informelles en découlent et s'y adaptent (création d'organisations (création de groupes d'intérêts Toute la structure dépend donc d'une première seule institution; remettre en cause la base du départ, c'est ébranler tout le système. De plus, la subjectivité des individus (déterminée par les institutions, d'ailleurs )va les conduire à défendre leur système, aussi mauvais soit-il. Enfin, l'ensemble institutionnel peu efficace donne de mauvaises informations aux acteurs individuels, lesquels ne se rendent donc pas forcément compte de ses problèmes. Intégration à la théorie de la production : étude de la performance économique D.North vérifie sa thèse en l'appliquant à diverses situations, à travers le temps et l'espace. [...]

[...] (Pourquoi assiste-t-on à la persistance d'institutions peu efficaces? Tout d'abord, D.North précise la différence entre une organisation et une institution: l'organisation est une entité dont le but est de maximiser son profit, et qui réagissent en conséquence aux opportunités ou contraintes déterminées par la structure institutionnelle de la société. Mais en retour les organisations font évoluer les institutions : elles prennent des décisions, font pression. Les individus; les entrepreneurs individuels politiques ou économiques agissent eux aussi en réaction aux structures créées par les institutions et les organisations. [...]