A travers ce livre, Daniel Cohen essaie de dessiner les contours de la croissance économique contemporaine et de mesurer ses effets sur le chômage. Il examine également les arguments de la nouvelle orthodoxie monétaire et s'efforce de montrer comment croissance économique et volonté politique s'engendrent l'une l'autre.
Tout d'abord, Cohen essaiera de montrer pourquoi il serait vain de prendre la croissance économique des années soixante en modèle, pourquoi le mythe d'un progrès technique libérateur s'est progressivement épuisé jusqu'à devenir aujourd'hui un facteur d'incertitude et d'angoisse. Mais il tentera aussi d'expliquer pourquoi le versant politique de ce Nouveau Monde pourrait davantage ressembler au modèle des années soixante qu'à celui des années quatre-vingt, à condition toutefois que l'Etat apprenne à se dégager de la forme spécifique qu'ont léguée les années soixante, et qui continue aujourd'hui encore de former le socle de ses interventions.
Défendre les rentiers c'est défendre un principe : l'épargne. Selon Keynes « le principe de l'épargne poussé à l'extrême, détruirait le motif de la production. Si chacun se contentait de la nourriture la plus simple, du vêtement le plus pauvre et de la maison la plus humble, il est certain qu'il n'existerait pas d'autre sorte de nourriture, de vêtement ni de maison. ».
Les agents qui épargnent songent peut-être à consommer plus tard et l'emploi de cette épargne est sans doute d'investir pour répondre demain à ce surcroît différé de consommation. Par contre, dans une société capitaliste décentralisée, le pêcheur par exemple qui observe une baisse de la demande de poissons aujourd'hui peut se demander si la demande de poissons augmentera demain et s'il doit donc accroître sa capacité de production et d'offre. Supposons qu'il ne le pense pas et qu'il laisse les autres investir.
Supposons également qu'« une crise de confiance » affecte tous les producteurs. Les consommateurs, prudents, épargnent. Les entreprises, prudentes elles aussi, préfèrent reporter leurs investissements. Un déséquilibre se forme alors : les épargnants veulent acheter des titres, les entreprises n'en ont pas besoin.
Théoriquement, ce déséquilibre doit faire baisser les taux d'intérêt et inciter les entreprises à investir. Cependant, Keynes énonce une autre interprétation annonciatrice de « crises ». Les entreprises vont souffrir d'un excès de capacités de production parce qu'elles n'investissent plus et les consommateurs ne consomment plus. Elles vont donc licencier dans le secteur touché ce qui va réduire le revenu puis crée une seconde vague de réductions aux dépenses. Ce climat n'incitera pas les entreprises à investir davantage.
Un nouvel équilibre -où le niveau de la production et le niveau des revenus distribués auront diminué - émerge. Pour sortir de cette situation, il faut dépenser à tout prix, dissocier le revenu des agents de leur emploi pour éviter que les chômeurs ne réduisent leurs dépenses. Toutes ces initiatives seront l'oeuvre de Beveridge qui développera l'État providence.
[...] Donc le taux de profit décroît. On retrouve l'argument des auteurs classiques sur la baisse de la productivité agricole appliqué ici au domaine industriel. Le marginalisme Alfred Marshall, l'un des fondateurs du marginalisme compare le capital à la terre c'est-à-dire qu'on ne peut l'accroître instantanément. Quoi que l'on fasse pour augmenter la production, les ouvriers se trouvent confrontés à une productivité décroissante. En effet, faute d'une augmentation du nombre de machines, la loi des rendements décroissants réapparaît d'où une productivité qui décroît. [...]
[...] La stagflation s'interprète alors comme le terme inéluctable d'un processus au cours duquel les agents apprennent à déjouer les effets de relance du gouvernement en indexant, par avance, leurs salaires sur l'inflation. P.184. Longtemps bercés par l'idée que le keynésianisme avait créé la prospérité, les pays industrialisés découvrent douloureusement que c'est la prospérité qui a permis le keynésianisme et que l'État providence n'a été que l'une des modalités par lesquelles cette prospérité a été dépensée : c'est la deuxième crise du keynésianisme. Les nouvelles théories de la croissance économique renouent avec les termes de Schumpeter. [...]
[...] Le premier point est le trait majeur de la croissance économique moderne. On voit qu'un travailleur est plus de sept fois plus productif en 1975 qu'en 1898. Le deuxième trait signalé par Kaldor est conforme à la prédiction de Marx : l'accumulation du capital par tête croît de façon ininterrompue au cours du siècle. Un travailleur français dispose d'un stock de capital moyen huit fois plus élevé en 1975 qu'en 1913. Le point est en contradiction avec la prédiction de Marx sur la baisse tendancielle du taux de profit Le point est certainement contradictoire avec l'idée marginaliste selon laquelle une accumulation indéfinie du capital par tête expose celui-ci à des rendements décroissants. [...]
[...] Il veut prouver que l'homme ne doit pas craindre de dépendre des autres pour survivre, dès lors que cette subsistance correspond à l'intérêt de celui dont elle dépend. Donnez-moi ce dont j'ai besoin, et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même p 73 Concurrence et monopole En plus des bienfaits de la division du travail, Smith veut démontrer que la concurrence permet d'équilibrer le marché de façon juste et efficace. C'est la fameuse thèse de la main invisible : le jeu de la concurrence. On peut trouver des contradictions dans les propositions de Smith sur la division du travail et de la concurrence. [...]
[...] Les consommateurs, prudents, épargnent. Les entreprises, prudentes elles aussi, préfèrent reporter leurs investissements. Un déséquilibre se forme alors : les épargnants veulent acheter des titres, les entreprises n'en ont pas besoin. Théoriquement, ce déséquilibre doit faire baisser les taux d'intérêt et inciter les entreprises à investir. Cependant, Keynes énonce une autre interprétation annonciatrice de crise Les entreprises vont souffrir d'un excès de capacités de production parce qu'elles n'investissent plus et les consommateurs ne consomment plus. Elles vont donc licencier dans le secteur touché ce qui va réduire le revenu puis crée une seconde vague de réductions aux dépenses. [...]
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