Economiste renommé, Joseph E. Stiglitz a passé sept ans à Washington en tant que président du Council of Economic Advisers de l'administration Clinton et en tant qu'économiste en chef de la Banque Mondiale. Il est actuellement professeur d'économie et de finances à l'université de Columbia. Ses travaux montrent un intérêt particulier pour les pays en développement et c'est en 2001 qu'il gagne le prix Nobel d'économie. Stiglitz est considéré comme un des pionniers de la nouvelle économie keynésienne. Son dernier livre La Grande Désillusion (2002) est un réquisitoire à l'encontre de la mondialisation et des institutions internationales
[...] Le consensus de Washington est un consensus entre le FMI, la Banque Mondiale et le Trésor américain. C'est un modèle unique de politique pour les pays en développement. Celui-ci est contraire à l'idéologie keynésienne initiale et s'avère trop souvent néfaste pour les pays qui l'appliquent. Nous nous trouvons aujourd'hui dans système de gestion mondiale sans gouvernement mondial dans lequel l'idéologie prime l'efficacité. B. Les promesses du FMI Stiglitz accuse le FMI d'être le pire obstacle des pays en développement. L'exemple de l'Ethiopie est à cet égard révélateur. [...]
[...] La mondialisation n'a en effet ni réduit la pauvreté ni assuré la stabilité. En Afrique, les espoirs qui ont suivit l'indépendance sont restés lettre morte. Les inégalités entre pays riches et pays en développement se sont creusées. La principale critique de Stiglitz porte sur l'idéologie du FMI et du consensus de Washington. Le FMI a été créé pour assurer la stabilité économique des marchés financiers. Mais cette institution a été pervertie vers ce que l'auteur appelle le fanatisme du marché. [...]
[...] L'erreur la plus grave du FMI est donc de ne pas avoir tenu compte du risque social et politique qui a par exemple provoqué de graves émeutes en Indonésie. La crise asiatique a eu des effets positifs dans le sens où elle a renforcé les institutions financières de la région mais le FMI a engendré une crainte qui va probablement dégrader l'efficacité du marché. La stratégie proposée par Stiglitz est de maintenir l'économie aussi près que possible du plein emploi grâce à des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes, à une restructuration financière (point sur lequel il est d'accord avec le FMI) et à une meilleure gestion de la faillite des entreprises afin de palier les effets d'instabilité sur le reste de l'économie. [...]
[...] Une telle prétention enlève de la crédibilité à ses arguments. Dire que partout où le FMI est, il y a des problèmes, c'est un peu comme dire que, partout où il y a des épidémies, il y a de nombreux docteurs, précise Rogoff. Les réponses que Stiglitz propose s'avèrent être une liste vague et peu concrète qui n'est pas cohérente avec sa position plutôt radicale: réformer les faillites moins compter sur les opérations de sauvetage améliorer les filets de sécurité ou encore réformer l'OMC en rééquilibrant l'ordre du jour des négociations commerciales La crédibilité de sa position en est affectée parce qu'il n'apporte pas de réelles réponses à toutes les critiques qu'il émet. [...]
[...] Les propositions de Stiglitz ne sont pas à la hauteur de la force de ses critiques. Bien que se livre soulève des questions fondamentales concernant les mécontentements que provoque la mondialisation pour lesquelles il est grand temps de trouver des issues, la réforme des institutions internationales et de la mondialisation en vue d'une plus grande justice sociale nécessite des propositions nettement plus concrètes. [...]
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