Succès éditorial et médiatique rare pour un livre d'économie, Freakonomics pose, de façon inusuelle et foisonnante, des vrais questions qui mettent en perspective la conception même de l' « Economics » tout en dessinant une théorie économique bien précise.
Dans une première partie on s'attachera à examiner la démarche épistémologique de Freakonomics qu'à travers l'étude empirique des données s'attache à détruire les préjugés du sens commun et à promouvoir une culture de l' « évaluation » dénouée de toute tendance « moralisatrices ». La science économique n'est pour Levitt qu'un ensemble d'outils et non pas « un sujet en soit » : elle peut s'appliquer à n'importe quel sujet en le décryptant par la force des chiffres. C'est donc dans notre deuxième partie qu'on dégagera les conséquences de cette conception de la science économique et notamment l'approche à la micro-économie suggéré tout au long de l'ouvrage, centré autour de deux concepts majeurs : l'incitation et l'information.
[...] Retrouver ces Lois même dans l'expérience la plus Freak ne peut que renforcer leur portée. L'Économie (au sens de Levitt) constitue donc une sorte de lunettes à travers lesquelles on peut appréhender le monde : si au début ce dernier nous parait flou et même parfois monstrueux seulement en nous débarrassant de la rassurante sagesse populaire on pourra comprendre les vrais mécanismes qui régissent notre société. Un individu rationnel L'individu est au centre de l'ouvrage de Levitt : sa méthode ne fait rien d'autre que se pencher sur le processus décisionnel des individus pour en dégager une théorie comportementale. [...]
[...] en quête d'information Une importante limite à cette conformité entre intérêts individuels et collectifs est représentée dans l'ouvrage par les asymétries d'information. Si un individu est en général porté à maximiser son profit en fonction des incitations qu'il reçoit, le manque d'information ou une information incomplète peuvent le tromper : l'évaluation du risque (on craint non pas ce qui est dangereux mais ce qui nous fait peur) mais aussi la prise de décision sur certains marchés, notamment l'immobilier, nécessitent d'une information parfaite qu'on ne saurait pas trouver seuls (bien que Internet –source inépuisable d'informations - soit en train de bouleverser, pour la plus grande joie de Steven Levitt, ces domaines) et pour laquelle on a recourt à un expert L'information apparait dans Freakonomics comme le véritable instrumentum regni de notre époque moderne : toute sorte d' experts profitent d'une information en exclusive» pour leurs fins personnelles. [...]
[...] Freakonomics Succès éditorial et médiatique rare pour un livre d'économie, Freakonomics pose, de façon inusuelle et foisonnante, des vraies questions qui mettent en perspective la conception même de l' Economics tout en dessinant une théorie économique bien précise. Dans une première partie, on s'attachera à examiner la démarche épistémologique de Freakonomics qu'à travers l'étude empirique des données s'attache à détruire les préjugés du sens commun et à promouvoir une culture de l' évaluation dénouée de toute tendance moralisatrices La science économique n'est pour Levitt qu'un ensemble d'outils et non pas un sujet en soi : elle peut s'appliquer à n'importe quel sujet en le décryptant par la force des chiffres. [...]
[...] Cependant, le contenu de Freakonomics n'en sort pas moins intéressent. Certes, Levitt rend en premier service à la science économique à travers une œuvre grand public (qui d'ailleurs a sensiblement fait augmenter le nombre d'inscrit dans les facultés d'économie aux USA) mais la portée de son livre va bien au-delà. D'une part à travers une théorie des agents économiques qui semble offrir une solution de taille aux problématiques de politiques publiques (mais aussi à toute problématique de choix) dans la mondialisation à travers une perspective progressiste qui s'avoisine par exemple de la Third Way d'Antony Giddens : avec un système d'incitations visant en même temps le bien individuel et public il semble désormais possible de pouvoir renvoyer dos à dos la lutte des classes marxistes et les esprits animaux de l'ère reaganienne. [...]
[...] Si habituellement le but de l'économie expérimentale est de tester et compléter une théorie existante ou d'évaluer une politique, la démarché de Levitt en fait avant tout une croisade contre la conventional wisdom Le parallèle avec la caverne platonicienne est plus que jamais adapté : l'opinion publique ne peut que trouver rassurante les idoles projetées sur la paroi de la caverne par la sagesse populaire mais cette dernière aliène notre société en décrivant un monde qui n'existe pas (ce n'est par exemple pas l'argent collecté pendant la campagne à déterminer le vainqueur d'une élection comme on serait porté à penser). La tâche propre à l'économiste est donc de briser les chaines du sens commun, montrer des nouvelles perspectives en décrivant le monde tel qu'il est. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture