La France à quitte ou double

Thèmes abordés

Portrait de l'économie française actuelle, crise économique, nouvelles impulsions

Résumé du document

Après Crise : une chance pour la France, Jean-Paul Betbèze publie un nouveau livre, 2011, la France à quitte ou double, qui reste dans le même sillage en se proposant de dresser un état des lieux de l'économie française d'aujourd'hui. Jean-Paul Betbèze, professeur à l'université Paris II - Panthéon Assas, chef économiste et directeur des recherches économiques du Crédit Agricole, nous livre ici un avis d'expert autant qu'un ouvrage de vulgarisation qui peut permettre à tous ceux que la situation économique française intéresse ou inquiète, de trouver un bilan précis et des pistes de réflexion pour l'avenir.

Extraits

[...] L'état des lieux dressé par Jean-Paul Betbèze : une économie nationale dans l'impasse Cet ouvrage peut se lire en premier lieu comme une analyse globale de notre système économique, qui connaît depuis maintenant 30 ans, un fort ralentissement au niveau de la croissance qui s'accompagne d'une crise de la confiance, de doutes et d'un manque d'inspiration et d'action pour rebondir et se créer une nouvelle dynamique économique. Jean-Paul Betbèze revient donc sur notre problème fondamental, le manque de stratégie économique globale et ancrée sur le long terme, avant de s'attarder sur les erreurs que nos dirigeants politiques et économiques ont accumulé depuis les chocs pétroliers et le ralentissement économique qui en a découlé dans les pays développés. A. Une France en manque de stratégie Pour Jean- Paul Betbèze, l'épine dorsale du problème économique français réside dans le fait que notre pays n'a pas de stratégie économique. [...]

[...] Jean-Paul Betbèze, à travers ce livre dynamique, nous appelle à sortir de l'inertie et à prendre des décisions. L'économiste finit par cette touche positive et intéressante, l'économie n'est qu'un moyen. Le vrai sujet, c'est notre projet de vie Son idée est donc de replacer l'économie au cœur du dynamisme national. Nous pourrions ainsi repartir sur de meilleures bases, dont profiteraient par effet boule de neige, la sphère sociale et la sphère politique. Les enjeux économiques qui nous attendent sont avant tout la promesse d'une société moins divisée. [...]

[...] Cela passe par une bonne assise sur la finance, domaine dans lequel la France n'est pas mauvaise. Cela passe aussi par une analyse subtile de nos alliés, notamment en ne s'appuyant pas systématiquement sur les Etats Unis et en profitant du boom économique chinois pour créer dès maintenant des relations économiques resserrées. Cela passe aussi, c'est essentiel pour l'auteur, par une forte implication dans l'Europe, notre seule chance de peser sur l'espace mondial au XXIème siècle. Il faut donc savoir se positionner, entre le néokeynésianisme américain, le néomercantilisme allemand et le communocapitalisme chinois en ne copiant aucun des 3 mais en empruntant notre propre voie sur la base de vraies prospections, d'analyses et de choix. [...]

[...] La France, contrairement à ces voisins, n'a pas de réelle stratégie économique. Elle voit les problèmes séparément et envisage des solutions problème par problème sans voir que ce qui prime et fait la différence, c'est une stratégie sur le long terme. Jean-Paul Betbèze prend ici l'exemple de l'Allemagne. Pour lui, le postulat des allemands est le suivant : ce sont les perdants de la Seconde Guerre Mondiale, ils ont conscience de devoir revenir à un rang de puissance référence. Pour cela, ils prennent en compte leurs atouts en revenant aux bases. [...]

[...] Il nous faudrait donc, pour l'auteur, élaborer une stratégie économique sur le long terme, ce qui passe par une revalorisation de l'économie. Il nous faudrait remettre l'économie à la place centrale qui doit être la sienne pour bien appréhender les enjeux sociaux et politiques qui en découlent. B. Des erreurs à répétition sclérosent le climat économique et social français Le manque de stratégie qui caractérise notre système économique découle d'une accumulation d'erreurs. Ces erreurs ont deux facteurs : des analyses économiques négligées et une politisation de tous les sujets économiques. [...]