la France est victime d'une crise durable caractérisée par un chômage élevé qui touche les jeunes de plein fouet, une croissance molle, un pouvoir d'achat qui diminue, des déficits qui se creusent et un endettement record.
Question : est-ce le « modèle » français qui est en crise ? Ses fondements sont-ils viciés ou peut-on changer les politiques mises en œuvre sans toucher aux principes ?
Mais au-delà, qu'entend-on par « modèle social français » ? S'agit-il de l'ensemble des principes adoptés de la fin du 19ème siècle à la fin des 40'S en matière de protection sociale et de droit du travail ? Doit-on y ajouter l'ensemble des inflexions majeures et des politiques qui s'y sont ajoutées des 70'S à aujourd'hui ?
Par modèle social, il sera entendu l'ensemble des principes, règles et arrangements institutionnels organisant les relations sociales.
Objectifs de l'ouvrage :
Montrer que les équilibres antérieurs sont désormais menacés par la globalisation, le changement technologique et le vieillissement de nos sociétés et qu'il est nécessaire de les réformer. Cette réforme ne doit pas se faire contre les Français, mais avec eux en suivant 2 axes :
- Une refonte des objectifs et des fonctions du système de protection sociale par le développement d'un nouvel Etat-Providence fondé sur le concept d'investissement social.
- Une élaboration de nouveaux droits individuels et transférables, attachés aux personnes, négociés collectivement.
Essayer d'analyser ce que nous apprend l'exemple de nos voisins et notamment des pays nordiques, censés être à l'avant-garde de l'Europe.
[...] Faut-il brûler le modèle social français ? Alain Lefebvre et Dominique Meda Constat : la France est victime d'une crise durable caractérisée par un chômage élevé qui touche les jeunes de plein fouet, une croissance molle, un pouvoir d'achat qui diminue, des déficits qui se creusent et un endettement record. Question : est-ce le modèle français qui est en crise ? Ses fondements sont-ils viciés ou peut-on changer les politiques mises en œuvre sans toucher aux principes ? Mais au-delà, qu'entend-on par modèle social français ? [...]
[...] Si transposer, c'est traduire, faire changer de former, alors peut être n'est-il pas si difficile de faire adopter par le génie français un certain nombre de principes, de réformes et de politiques qui fondent aujourd'hui l'efficacité du modèle nordique ? Chapitre 5 : le temps de réformes : quel modèle pour la France ? Dans un contexte de globalisation et de concurrence accrue, la France, par ailleurs soumise aux contraintes européennes, doit trouver un nouvel équilibre et se repositionner dans la nouvelle division internationale du travail sans que la population française et les salariés n'en fassent les frais. [...]
[...] En France, l'argument clé pour opposer aux tentatives de benchmarking une fin de non recevoir est que ces indicateurs ne sont pas les bons, qu'ils ne tiennent pas compte des spécificités nationales, qu'ils ne permettent pas une comparaison assez fine des situations. Par ailleurs, l'idée même de transposer, d'imiter un exemple apparaît profondément dégradant pour un pays qui continue à se croire porteur d'une mission universelle. Le défi majeur des études comparatives est de parvenir à corréler les résultats avec l'environnement institutionnel, socio-économique et culturel du pays. Il est nécessaire de se demander quelles sont les bonnes politiques désignées par le benchmarking européen et celles qui sont susceptibles d'être adoptées dans notre pays avec son contexte et ses spécificités. [...]
[...] L'instauration d'un fonds conséquent et d'un accompagnement spécifique pour les travailleurs victimes de restructurations La suppression des CDD pour inciter les entreprises à garder leurs salariés, les former et améliorer leur employabilité - Rénover le système de protection sociale en comprenant que les priorités en vigueur lors de sa création lutter contre la pauvreté du grand âge, verser de généreuses allocations le plus longtemps possibles aux personnes ayant perdu leur emploi, aider les mères à se retirer du marché du travail ou verser des préretraites à des hommes bien portants de 55 ans ne sont plus les mêmes. Les systèmes de protection sociale ne doivent plus peser sur l'emploi. De nouvelles prestations fortes et néanmoins incitatives à la reprise d'emploi doivent être créées Il s'agit de passer d'uns stratégie de financement de revenus de remplacement à une stratégie d'investissement dans le capital humain : celui des enfants grâce au développement massif de systèmes d'accueil et de scolarisation efficaces, celui des jeunes et des actifs en considérant la formation professionnelle comme un véritable investissement social. B. [...]
[...] D'autres faits sont également inquiétants : 150000 à 160000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ou seulement avec le brevet ; faiblesse du budget consacré à la recherche, difficulté à intégrer la population immigrée / issue de l'immigration ; égalité hommes / femmes très théorique. Aux yeux des observateurs extérieurs, la France semble refuser d'évoluer pour faire face à la mondialisation au nom de principes diffus tels les difficultés budgétaires, le spectre de l'étatisation ou celui du tout marché. B. Nos dirigeants sont-ils de mauvais gestionnaires du système français ou est-ce le modèle qui est en cause? [...]
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