L'auteur nous donne avec précaution une définition de la performance :
Performance describes how well or poorly an organization is doing, but performance is either a moving target, the parameters of which always change, or a fixed target, the parameters of which are known only partially.
Etant donné la prééminence de l'approche économique dans l'étude de la performance organisationnelle, la sociologie des organisations se doit de reconquérir cet espace délaissé, et ainsi contribuer à la mise au jour des processus sociaux relatifs à la mesure de la performance au niveau de l'organisation et entre organisations.
Une des raisons qui devrait inciter la sociologie des organisations à s'intéresser davantage aux mesures de la performance :
Performance measures are used to determine and later to justify the distribution of wealth, power and prestige within and among organizations.
La perspective économique de la performance est limitée de fait par son champ d'application.
La performance, ses mesures et ses applications sont des domaines où la sociologie pourrait engendrer une modification du regard porté sur ce champ.
Démonstration
L'approche économique de la performance couvre un champ d'étude restreint aux entreprises privées, d'où l'exclusion d'un grand nombre d'organisations. Pour pallier cette insuffisance, l'auteur se propose de développer un ensemble de propositions qui soient applicables à toutes les sortes d'organisations, afin de mieux conceptualiser la performance et les paramètres qui l'entourent.
[...] Elle ne doit pas non plus être trop grande, au risque de créer de l'incertitude quant à l'état de la performance. L'auteur met en avant la tension existante entre les mesures de performance différenciées et l'incertitude relative à la valeur actuelle de la performance. Pour aborder cette problématique, il est proposé de considérer la performance comme une cible mobile, dont il faut redéfinir les termes pour mieux la situer. L'autre solution consiste à percevoir la performance comme une cible fixe, que l'on ne peut atteindre directement. L'effort doit donc être porté sur les paramètres, les dimensions qui la déterminent. [...]
[...] Un risque gît dans la tendance à faire abstraction de la complexité des organisations au nom de la clarté que représente la simplification. La troisième voie est la résultante de la prééminence de l'application des mesures de performance, au détriment d'autres aspects. La production d'outils standardisés, inadaptés, engendre de nombreuses imperfections qui se traduisent par une inflation d'outils de mesure, dont l'adéquation avec la réalité s'effiloche. Discussion et critique L'auteur donne les bases sur lesquelles tout sociologue doit s'appuyer dans sa démarche d'étude de la performance. [...]
[...] Il est vrai que les mesures de performance représentent un moyen de contrôle. Cette question renvoie à d'autres processus sociaux présents dans toute organisation, tels que la solidarité et la régulation, dont l'étude ne peut pas être conduite indépendamment du contrôle. Pour finir, l'auteur met en exergue les tensions provoquées par la distance entre les mesures de performance et l'action de l'individu, du groupe ou de l'organisation qui réalisent la performance. Après avoir défini les faits sociaux et les faits méthodologiques relatifs à la performance, l'auteur présente trois tendances - nées de leur confrontation - dont les organisations peuvent être éprises, avec les risques que cela comporte. [...]
[...] L'apprentissage et l'adaptation, ainsi que la sélection, expliquent cette perte de valeur informative. D'autre part, il faut prendre en considération les imperfections et approximations dans l'application des mesures de performance au niveau individuel. Enfin, il est possible qu'une concurrence entre des mesures de performance affaiblisse leur pertinence, et en fin de compte l'évaluation de la performance au niveau opérationnel. Mesures comptables Les mesures comptables sont essentielles dans l'appréciation de la performance. De nombreux ratios permettent de se faire une idée sur la performance de l'entreprise. [...]
[...] Celle- ci n'est pas seulement une fin après laquelle courent l'organisation et certains travailleurs (cf. Bonjour paresse de Corinne Maier), c'est aussi un discours, un catalyseur, un enjeu de pouvoir, dont la maîtrise permet à ceux qui en déterminent les normes et les mettent en oeuvre, d'en tirer profit. Il faudrait dissocier, dans cette littérature, ce qui est emprunté à la sociologie et ce qui relève purement de la gestion. Ensuite on pourrait mettre au jour l'intégration des théories sociologiques aux sciences de gestion, de management et leur interprétation, voire leur transformation.( hypothèse) Ainsi pourrait-on approfondir l'étude de la performance, individuelle et collective, et la mettre en valeur en tant que résultat en aval, sous plusieurs dimensions, comme le fruit de nombreux processus sociaux en cours dans l'organisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture