Méda se demande ici si l'indicateur qu'est le PIB suffit à exprimer la richesse d'un pays. Elle se demande de plus si une société doit avoir pour souci central la croissance de ce PIB, si tout projet social doit être formulé dans l'optique de la croissance économique et donc indirectement si le lien social peut se réduire à l'échange marchand et au partage d'un même sol...
[...] L'auteur rapporte que la croissance à tout va entraîne la soumission de l'environnement à rude épreuve. Des conséquences se font également ressentir en termes de conditions de travail et d'investissements humains Les consommateurs sont poussés à la consommation effrénée par les producteurs, entraînant ainsi une recherche infinie de flexibilisation. Or pour Méda ce doit être la collectivité (et non le marché ou l'Etat) qui doit décider de la production socialement nécessaires. Le libéralisme marque un retour en arrière, et il faut reconsidérer l'utilité sociale de la production, en faisant de la satisfaction universelle des besoins minimaux un objectif explicite de tous les pays. [...]
[...] Il faut repenser la place de l'économie et de la production dans notre société, la notion de participation démocratique et constituer une communauté de vie politique à la recherche du progrès. Il faut de plus civiliser l'entreprise, le marché et les rapports sociaux. Quelles politiques de civilisation ? Dans nos sociétés développées, mais par conséquent également dans les sociétés moins développées, le mode de développement est porteur d'inégalités toujours plus grandes. Avec le développement illimité du capitalisme, Méda craint la mise en danger de la démocratie du fait que l'Etat n'a plus de rôle d'arbitre. Donc il faut redonner du pouvoir à l'Etat, en temps qu'instance qui incarne l'intérêt général. [...]
[...] Mais pour Méda, tout cela n'est que doctrine et basé sur une certaine naïveté. Travail et utilité sociale* Pour certains auteurs (Nikonoff, Philippe Séguin), il faut faire travailler les chômeurs dans des activités d'utilité sociale, voir il faut développer un tiers secteur social réservé à ce type d'activités. Dans une optique sociale également, Méda fait noter que la notion de production a un caractère archaïque en ce sens qu'elle ne prend pas en compte la communication et les relations sociales, de plus en plus importantes. [...]
[...] L'auteur est pour une multiplicité des indicateurs de richesse. Il faut définir les domaines et les objectifs composant le bien-être social. Méda réfléchit ensuite à l'ouvrage de Horkheimer et Adorno : à cause de l'accroissement de la productivité économique l'individu est remis à zéro par rapport aux puissances économiques. Pour les penseurs de l'école de Michel Freitag, nous sommes dans une société post-moderne avec l'effacement même de la frontière entre économie et politique (p.355). Il s'agit donc du double processus d'une politisation de l'économie et d'une economicisation du politique. [...]
[...] Qu'est-ce que la richesse ? Dominique Méda Ed. Flammarion, coll. Champs Code : 462 Date de parution : 1999 Date d'impression : 2000 A. Résumé Introduction Méda se donne pour but de montrer qu'une société riche est une société civilisée. Malgré une volonté de dépasser l'opposition entre holisme et libéralisme, ce dernier sera sa cible Qu'est-ce que la richesse ? Méda se demande ici si l'indicateur qu'est le PIB suffit à exprimer la richesse d'un pays. Elle se demande de plus si une société doit avoir pour souci central la croissance de ce PIB, si tout projet social doit être formulé dans l'optique de la croissance économique et donc indirectement si le lien social peut se réduire à l'échange marchand et au partage d'un même sol. [...]
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