Nous vivons la fin d'un monde. La domination européenne s'achève. Elle aura duré quatre siècles. Une parenthèse qui se referme. L'Europe est vieillie, usée, amère, repliée sur elle-même. Les émergents ont émergé. Les dominants deviennent les dominés. Les tendances historiques se retournent. Nous formons les bataillons des immigrés d'un nouveau monde. Le poids de l'Europe dans le monde s'affaisse : 40% de la richesse mondiale au début du XXe siècle, 25% en 2014, 10% en 2050.
[...] La France se caractérise par une nostalgie de sa grandeur passée, par une incompréhension de l'évolution actuelle du monde. Nos dirigeants connaissent mal le monde. Un dirigeant français rend hommage au peuple chinois à Tokyo, salue la république de Macédonien [sic.] et confond révolution tunisienne et égyptienne. Les atouts de la France sont pourtant considérables : une histoire, un statut, une langue parlée dans le monde, un rayonnement culturel, une suprématie française qui vont des mathématiques à la musique, en passant par les entreprises du CAC 40 leaders mondiaux dans leur secteur. [...]
[...] Cette guerre est menée par les États. Les entreprises sont les soldats. Les chômeurs sont les victimes. État et entreprises françaises devraient travailler plus ensemble, comme aux USA. Mais l'État ne mène plus de politique volontariste. Elle ne fait plus émerger de grands champions mondiaux. Elle est absente des grands secteurs de demain comme le numérique. Elle laisse partir le contrôle de ses grandes entreprises à l'étranger. En France comme en Europe, le moral des troupes est faible. Le pessimisme règne. [...]
[...] Pour que la normalité devienne une excuse à l'immobilisme, il suffit de la mettre en scène. C'est la tâche des spin doctors, les docteurs en communication qui occupent aujourd'hui une place prépondérante dans l'exercice du pouvoir. C'est le triomphe de la société du spectacle dénoncée par Guy Debord : le but n'est rien, seule compte l'apparence. Tout dans la forme, la communication, rien sur le fond. Le politique doit jouer au chic type : c'est le but de la communication d'Obama, qui gouverne par les sondages comme le fit Sarkozy. [...]
[...] Il a déjà publié Le Monde d'après, une crise sans précédent, avec Gilles Finchenstein, chez Plon en 2009, et Révolutions, également chez Plon, en 2012. I. La fin d'un monde Nous vivons la fin d'un monde. La domination européenne s'achève. Elle aura duré quatre siècles. Une parenthèse qui se referme. L'Europe est vieillie, usée, amère, repliée sur elle-même. Les émergents ont émergé. Les dominants deviennent les dominés. Les tendances historiques se retournent. Nous formons les bataillons des immigrés d'un Nouveau Monde. Le poids de l'Europe dans le monde s'affaisse : de la richesse mondiale au début du XXe siècle en en 2050. [...]
[...] La croissance est cassée depuis les années 1980. L'endettement a permis de distribuer de la fausse richesse aux populations, de donner l'illusion à chacun que le pouvoir d'achat allait continuer à se développer sans fin. Ce mensonge a pris fin en 2007. La croissance ne se décrète pas, ne s'attend pas, elle se favorise, s'entretient, se provoque. L'incantation est vaine, la gesticulation inutile. Trois composantes de la croissance : l'augmentation de la population, la hausse de la productivité, la quantité de capital. [...]
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