L'attribution du Prix Nobel d'économie à Paul Krugman symbolise-t-elle le renouveau de l'intérêt des économistes pour la dimension spatiale ? On peut le penser, tant les réflexions contemporaines croisant économie et espace sont fécondes. Le livre de Claude Courlet s'inscrit dans cette dynamique en présentant de façon synthétique les analyses de l'économie territoriale. Ainsi, il rappelle en introduction combien les analyses sur la « fin du territoire » et l'avènement du « village monde » sous l'impulsion des nouvelles technologies de communication et l'essor des transports. On pourrait comparer l'espace à la culture : pas plus que la culture, l'espace ne s'est uniformisé avec la mondialisation et les NTIC. Au contraire l'activité humaine tend à créer en permanence des clivages, des frontières séparant l'espace en autant de territoires différents les uns des autres. Comme le présente bien l'auteur, « l'espace à la fois « actif » et « contexte », définit aujourd'hui l'économie territoriale ».
[...] On peut voir une forme d'interaction entre le territoire et les acteurs, chacun contribue à définir l'autre en permanence. On le voit isoler, un facteur explicatif de la croissance et de l'innovation d'un territoire est illusoire, les effets d'agglomération jouent certainement les uns sur les autres. La prise en compte du passé et de l'environnement d'un territoire est certainement un facteur d'attractivité essentiel à son développement. Chapitre IV territoire, gouvernance locale et action publique La mise en concurrence des territoires pour l'implantation des unités de production d'une part et, d'autre part le développement économique des territoires ainsi que la croissante autonomie des pouvoirs publics locaux (la part des recettes des administrations locales dans le PIB passe de à entre 1980 et 2007) déterminent un contexte nouveau qui tend à rompre avec l'alternative Etat-marché. [...]
[...] Outre l'augmentation de la part des citadins, on constate une forte concentration de l'activité économique dans les grandes villes. Ainsi, Paris assure la production de du PIB national en 2006. Cependant toutes les activités économiques n'ont pas toutes la même propension à s'agglomérer. Globalement, les secteurs intensifs en travail relativement qualifié sont plus souvent agglomérés alors que les activités plus routinières et moins intensives en travail qualifié sont davantage dispersées. Quels sont les déterminants de la localisation des activités ? Ils dépendent, tout d'abord, de la nature de l'activité. [...]
[...] La théorie évolutionniste rejoint également l'économie territoriale dans une conception identique du progrès technique. La proximité spatiale est essentielle dans le processus d'apprentissage, notamment pour les connaissances tacites et non codifiées. Les acteurs locaux créent ainsi des synergies qui permettent notamment de diminuer l'incertitude en faisant circuler l'information, en mutualisant l'achat de machines coûteuses ou de connaissances qui sont ainsi collectivisées Autant d'échanges qui sont à la base de la constitution d'un code génétique local qui se sédimentent et déterminent la dynamique du territoire et des acteurs présents. [...]
[...] Cet ouvrage permet au final d'avoir une bonne présentation des récents développements de l'économie spatialisée Ses limites sont peut-être celles de l'état des connaissances de cette approche, notamment lorsqu'il s'agit d'appréhender les raisons susceptibles d'expliquer la performance économique des territoires. Sa lecture est relativement aisée, bien que les théories présentées doivent être connues au préalable si le lecteur souhaite bien saisir le propos de l'auteur. Lassudrie-Duchêne. B Décomposition internationale des processus productifs et autonomie nationale. Dans Bourguinat ed. Internationalisation et autonomie de décision. Economica. [...]
[...] Chapitre II L'économie territoriale : un ensemble théorique en cours de constitution Dans ce chapitre Claude Courlet présente les principales théories des choix de localisation des entreprises. Il cite les travaux de G. Becattini sur les districts industriels italiens, puis sur les systèmes productifs localisés (SPL) qui sont l'application à d'autres organisations productives localisées du concept de district industriel. Sa manifestation en France dans l'agroalimentaire s'est faite avec la multiplication des appellations d'origine contrôlée (AOC). Toutefois ce type d'organisation territorialisée ne concerne pas un secteur en particulier, il va de l'industrie, aux services, en passant par les activités culturelles telles que le pôle image d'Angoulême. [...]
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