La crise financière mondiale a confirmé le rôle protecteur de l'euro et sa résistance aux forces centrifuges. Cependant, elle a aussi mis en évidence les faiblesses d'une construction européenne hybride, dont l'euro constitue, un des seuls dispositifs réellement fédéral. Le système de change fixe mis en place à Bretton Woods après la Seconde Guerre Mondiale, organisé autour du dollar, est fragilisé par la Guerre du Vietnam et par le mécontentement croissant vis-à-vis des EU. Alors, les chefs d'Etat de la communauté européenne sollicitent Pierre Werner, premier ministre du Luxembourg qui propose en 1970 une unification en plusieurs étapes. Mais le désordre monétaire issu de la dislocation du système de Bretton Woods à partir de 1971, puis le1er choc pétrolier fait voler en éclat la coordination entre pays membres. Le « serpent monétaire » européen, crée en 1972 pour protéger les taux de change intra-européens de l'instabilité du dollar, est un échec.
[...] Toutefois, les variations de l'euro n'affectent pas tous les secteurs de la même manière. En France, les secteurs exportant le plus vers la zone dollar sont l'aéronautique, l'armement, les composants électroniques et souffrent d'un euro fort tandis que le BTP ou les matériaux de construction bénéficient au contraire d'un euro fort (réduction des coûts d'importations sans réduction des parts de marché, car faible concurrence étrangère). L'effet des variations des taux de change diffère selon le taux d'ouverture des pays. La zone euro se caractérise trop souvent par des mouvements de taux de change procycliques, qui tombent donc au mauvais moment (dépréciation de l'euro en 2000 or forte croissance donc inflation, appréciation de l'euro en 2008). [...]
[...] On parle de stabilisateurs automatiques. L'utilisation active de la politique budgétaire pour stabiliser l'activité peut accentuer l'évolution cyclique du déficit (baisse des impôts soutenant la consommation en période de ralentissement) , on parle de politiques contracycliques. La politique monétaire et la politique budgétaire ont un impact sur la demande : la première en modifiant les conditions d'emprunt, la seconde sur le revenu disponible des ménages (impôts et transferts). Dans le cas de la zone euro, il y a coexistence de multiples politiques budgétaires nationales, décidées au niveau de chaque Etat membre, et réagissent aux événements touchants spécifiquement ces Etats (chocs asymétriques) alors que la politique monétaire est unique ; la BCE qui ne suit que les évolutions de l'ensemble de la zone euro n'a aucune raison de réagir en cas de chocs asymétriques. [...]
[...] L'euro est donc un vecteur de l'intégration des marchés. C'est sur le marché obligataire que le changement a été le plus spectaculaire. Avant 1999, les marchés obligataires européens étaient séparés par la barrière du taux de change. En conséquence, les émissions d'obligations privées ont connu une croissance significative. La détention des titres de la dette publique est beaucoup plus diversifiée : la part de la dette publique française détenue par des non-résidents est ainsi passée de 15 à 66% entre 1997 et 2009 grâce à la disparition du risque de change. [...]
[...] Mais le désordre monétaire issu de la dislocation du système de Bretton Woods à partir de 1971, puis le1er choc pétrolier fait voler en éclat la coordination entre pays membres. Le serpent monétaire européen, crée en 1972 pour protéger les taux de change intra-européens de l'instabilité du dollar, est un échec. En 1979, VG d'Estaing et Helmut Schmidt créé un mécanisme de change du SME : organiser une zone de stabilité monétaire en Europe en limitant les fluctuations des taux de change entre pays membres. [...]
[...] Les Etats différent en matière de distribution de revenu. Les marchés financiers en euro : pourquoi unifier les marchés ? Car un marché de grande taille facilite la rencontre de l'offre et de la monnaie (liquidité). Les possibilités d'épargne et d'endettement sont alors plus vastes (entreprises et ménages gèrent leur portefeuille à moindre coût, investissements étrangers attirés, entreprises se financent plus facilement. Le capital coûte moins cher, ce qui favorise l'investissement donc l'activité et l'emploi. La taille de la sphère financière de la zone euro se situe entre celle des Etats- Unis et celle du Japon, reflétant un mode de financement plus intermédié (par les Banques). [...]
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