Les Dérèglements de l'exception culturelle (2006), Françoise Benhamou, fiche de lecture, analyse économique, action publique, vie culturelle économique française, démocratisation culturelle, dispositifs de soutien, perspectives européennes, budget de l'État, impasse du tout culturel
Ce document est une fiche de lecture du livre "Les Dérèglements de l'exception culturelle" de Françoise Benhamou. Il s'agit d'une analyse économique des conséquences et des "dérèglements" de la mise en action de ce que l'on nomme communément l'exception culturelle française, ainsi qu'une réflexion sur la conception de la culture comme domaine d'intervention de l'action publique. C'est le cinquième ouvrage de Françoise Benhamou, professeur de sciences économiques à l'Université de Rouen et chercheur au centre d'économie de la Sorbonne, ayant trait à l'économie de la culture (cf. "L'Économie de la culture" de 2004, ou "L'Économie du star-system" de 2002). Cette étude retrace l'essentiel du fonctionnement économique de la vie culturelle économique française. C'est également un bilan qui esquisse la fin d'une période faste : celle de l'exception culturelle défendue par la France.
[...] Les Dérèglements de l'exception culturelle - Françoise Benhamou (2006) BENHAMOU, Françoise, Les Dérèglements de l'exception culturelle, Paris, Éditions du Seuil, Collection Couleur des idées'', octobre pages. Mots clefs : vie culturelle, France, économie de la culture, État, exception culturelle, analyse économique, statistique, état des lieux, démocratisation culturelle, dispositifs de soutiens, action publique, diversité, pratiques culturelles, économie des médias, budget, Europe, intérêts culturels, politique culturelle, mécénat. Il s'agit d'une analyse économique des conséquences et des ‘‘dérèglements'' de la mise en action de ce que l'on nomme communément l'exception culturelle française, ainsi qu'une réflexion sur la conception de la culture comme domaine d'intervention de l'action publique. [...]
[...] La volonté du ministère des Affaires culturelles de accessibles les œuvres . au plus grand nombre'' souffrirait en réalité d'une inertie sociologique : seuls les plus diplômés bénéficieraient majoritairement de l'offre culturelle publique (bibliothèques, musées, spectacles subventionnés) qui pourtant, résulte de la contribution de tous. Les plus démunis : ouvriers, ruraux, se tournerait vers l'audiovisuel à domicile. La fragmentation des audiences, l'éloignement des publics vers les périphéries des villes où les équipements se font plus rares, expliquerait en partie l'échec de cette démocratisation. [...]
[...] Ces coûts dotés à la culture, ont été justifiés par des volontés de développements sociales : liens, intégration républicaine, ou par des volontés économiques : retombées, remontées en termes de notoriété, etc. Reste la question de la décentralisation et de la déconcentration qui aurait dû suivre. Le ministère décentraliserait en réalité peu, restant le simple inspirateur des directions régionales (DRAC). Exemple fait des territoires, aidés par l'État, qui créeraient des festivals en abondance, sans que ceux-ci aient de réelles retombées. Mais l'État en soutenant les équipements (construction, rénovation) ne soutient pas le fonctionnement (salaires) qui sur les finances des collectivités locales'' (p. [...]
[...] L'auteur fait le constat de l'impasse du culturel'' défendu par Jack Lang en 1981. Le problème ne serait pas idéologique, mais d'ordre budgétaire : le ministère ne pouvant être le soutien de ‘‘toute'' la culture. Dès lors, l'art entrerait dans l'ère de la consommation : les industries culturelles démultiplieraient l'offre, surtout à l'ère du numérique. Tout se mélangerait : la création télévisuelle, la consultation et l'interactivité numériques, ce qui est ‘‘tendance'', ce qui est been'', etc. L'action culturelle de l'État serait réduite à la commande d'enquêtes sur les nouvelles pratiques créées par le numérique. [...]
[...] Dès lors, elles n'arriveraient plus à gérer la surabondance ‘‘autrement que par la réduction de la durée des œuvres'' (p. et ne seraient guère encouragées à renouveler les genres esthétiques. Est dressée une cartographie des publics artistiques, par exemple : les amateurs de musique auraient des goûts plutôt classiques, quand les amateurs d'arts plastiques formeraient un microcosme imposant les valeurs esthétiques du moment selon les variations de leurs goûts (effet de mode). De plus, les aides publiques seraient absorbées par des institutions déjà très installées ou par des ‘‘courtisans'' d'acteurs politiques locaux. [...]
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