Normalien, agrégé de sciences économiques, Daniel Cohen est professeur à l'école normale supérieure et chercheur. Il s'est fait connaître du grand public avec les infortunes de la prospérité, puis a publié d'autres livres qui ont eu du succès tels que Richesse du monde, pauvreté des nations, Nos temps modernes.
Le livre de Cohen est une étude brillante qui mêle intelligemment théorie, étude de cas, analyse de la conjoncture. Il lie habilement analyse économique et politique.
En revanche c'est un livre conjoncturel publié en 1994 au cœur de la crise. Par conséquent certaines affirmations ne sont plus d'actualité (ex : « la croissance américaine n'étant d'ailleurs pas plus vive qu'en Europe aujourd'hui »). Mais toutes les prospectives de l'auteur se sont révélées justes. Par exemple : « la révolution informatique n'en est qu'à ses débuts et peut susciter une forte croissance » !
[...] La critique monétariste Les agents économiques s'habituent aux effets des relances de l'État qui ont pour but de réduire le chômage et anticipent rationnellement l'inflation en indexant les salaires sur celle-ci. Les relances sont donc inutiles aux yeux des monétaristes. La demande reste inchangée alors que l'offre a diminué du fait de la baisse de la croissance. La demande est donc trop élevée par rapport à l'offre. Pour les monétaristes, il faut donc revenir à l'orthodoxie monétaire, interdire l'interventionnisme de l'État. Psychologie et croissance La crise du keynésianisme est aussi psychologique. Les agents sont habitués à un taux de croissance élevé. [...]
[...] Cette modernisation n'est pas du tout incompatible avec une politique générale de soutien à la réinsertion et l'emploi qui doit, il est vrai, être une des priorités. Il ne s'agit pas d'élargir encore le système d'Etat providence ni même de le maintenir en l'état étant donné la contrainte budgétaire mais simplement de préserver l'égalité des chances (tant en matière scolaire que médicale par exemple) afin que la République française reste ce modèle de félicité publique qui le caractérise. [...]
[...] Quelles sont les solutions pour retrouver la croissance ? - Dans la perspective de la pensée schumpéterienne, Cohen suggère que les PDEM doivent accepter le progrès technique et s'y adapter le mieux possible plutôt que de choisir la voie protectionniste sans issue. On doit admettre que le progrès technique n'est pas exclusivement créateur d'emplois mais en détruit aussi. - Ces pays doivent aussi continuer à s'engager dans la voie du commerce international qui pourrait profiter à tous y compris au Tiers monde (si l'on accepte de faire un feu de joie des créances Conséquences des variations de la croissance sur l'évolution de l'Etat providence et de la prise en charge de la société par le politique Le développement progressif de l'Etat providence Les Trente glorieuses ont permis la croissance de l'Etat providence L'Etat providence de Beveridge va progressivement occuper l'espace laissé vide par le rentier du début du siècle. [...]
[...] En revanche, elle ne marche pas quand le chômage est durable. Le problème des retraites La crise des retraites par répartition est liée à la concurrence des marchés financiers : ceux-ci rendent les retraites par capitalisation plus intéressantes dans la mesure où le rendement des titres financiers devient supérieur au taux de croissance économique. La retraite par répartition dominera la retraite par capitalisation si le taux de croissance de l'économie est plus fort que le rendement qui est offert sur les marchés financiers Tel n'est plus le cas aujourd'hui et on peut déduire de la logique de Cohen que la retraite par capitalisation devrait s'imposer. [...]
[...] Mais il n'y a pas de rattrapage de la part des PED. - Depuis la fin de ce rattrapage, dans les années 1970, la croissance européenne s'est stabilisée autour de ce qui est une moyenne historique solide. - Selon Schumpeter, le progrès technique est à l'origine de destructions créatrices : chaque innovation détruit les précédentes et les emplois qui y étaient liés. Les progrès techniques permettent de libérer une partie de la main d'œuvre pour d'autres secteurs où la productivité est moins forte. [...]
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