'Pourquoi les crises reviennent toujours' est un ouvrage profondément lié à la conjoncture économique de la fin du 20ème siècle. Krugman se propose d'exposer mais aussi d'expliquer les problèmes économiques qui surgirent entre 1995 et 1999. Ce livre est donc à la fois un 'traité analytique' sur la crise asiatique mais également une tentative de compréhension de ce phénomène. Krugman, s'étant trouvé en tant qu'économiste au centre de ces évènements, tente de rendre compte, en situant la crise asiatique dans un cadre plus large, des raisons de cette crise mais également des mesures qui furent prises pour la combattre
[...] C'est une des raisons principales pour laquelle la Chine ne fut pas atteinte par la crise - En définitive, Paul Krugman en arrive à montrer que toutes les crises qui ont secoué la fin du 20ème siècle ( Asie, Brésil, Russie, Mexique) sont, quasiment, en tous points identiques et se sont déroulées de manières fort prévisibles. Ce que souligne Krugman c'est que ces crises sont effectivement similaires, qu'elles eurent sensiblement les même causes ( fixité du taux de change, dérégulation financière internationale, spéculation, exubérance et parfois irrationalité des marchés ) mais surtout qu'elles furent traitées de la même manière en dépit parfois du bon sens et en dépit de l'expérience acquise depuis 1929. De manière générale, Krugman ne condamne pas l'action du FMI. [...]
[...] Cet essai, relativement court, se veut objectif et impartial aussi bien dans le récit des évènements que dans leurs explications. Synthèse - La question centrale du livre est : comment se fait-il qu'en dépit de l'expérience acquise depuis la grande dépression, les gouvernements et les hautes autorités mondiales tels que le FMI ou le Trésor américain, ont-ils pu laisser se développer de dangereuses récessions que l'on aurait pu être en mesure de stopper ? - Pour le comprendre, Paul Krugman fait un panorama très large de l'ensemble de ces crises, tout en la modélisant par une sorte de parabole : la coopérative de Capitol Hill où une récession survint du fait d'une raréfaction de la monnaie d'échange. [...]
[...] - Lorsque la crise éclata le 2 juillet, le monde en fut surpris. Krugman explique que des signaux auraient du alerter les autorités économiques mondiales : l'Amérique latine. En 1995, Mexique et Argentine se trouvèrent dans une situation catastrophique du fait principalement d'une surévaluation de leurs monnaies qui étaient fixées au dollar, et d'un déficit chronique de leurs balances commerciales. La crise survint en 94. Le retour à la normale se fit lorsque le FMI prêta à ces deux pays plusieurs milliards de dollars qui suffirent à renflouer ces économies. [...]
[...] Force est de constater qu'il y parvient assez bien et que son ouvrage est relativement abordable pour les non initiés. Au lieu de grands exposés théoriques, Krugman se plait à leurs substituer des paraboles éclairantes. Ainsi, constamment, il fait allusion à l'histoire de la coopérative de Capitol Hill qui modélise à l'extrême la situation économique des pays entrés en récession par raréfaction de la monnaie d'échange. La parabole est éclairante même si elle montre assez rapidement ses limites, du fait principalement de la simplicité des échanges et de la taille réduite de la sphère économique étudiée. [...]
[...] Ce cercle vicieux est au centre de l'analyse de Krugman. En effet, il n'y avait pas de raisons particulières pour que la crise éclate en Asie et en 1997. A partir du moment où la bulle éclata (ce qui n'était pas nécessairement un mauvais signe : problème de surchauffe et d'exubérance irrationnelle il suffit qu'un investisseur soit pris de panique pour que tous le soit et qu'il y ait un phénomène de fuite devant ces monnaies, obligeant les banques centrales à les soutenir et à vider leurs réserves en dollars et en yens. [...]
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