Les premiers pas de la science économique sont généralement attribués à la pensée économique préclassique, courant de pensée rassemblant un ensemble d'auteurs plus divers encore qu'ont pu être les auteurs unifiés rétrospectivement par Adam Smith et qualifiés de « mercantilistes ». Le principal point commun qui caractérise les auteurs préclassiques réside dans leurs tentatives de théorisation et de représentation du fonctionnement de l'économie, ce qui a donné corps aux premières versions du circuit économique. Les plus importants d'entre eux sont Pierre le Pesant de Boisguilbert, Richard Cantillon et les tenants de l'école physiocratique dont le plus illustre se veut être François Quesnay.
[...] Puis, en 1758, il met au point son Tableau économique dont la plus célèbre version est celle de 1766 que Quesnay publie dans le Journal de l'agriculture, du commerce et des finances. Le Tableau économique de Quesnay constitue la première véritable représentation de la circulation économique, exposant les conditions permettant la reproduction du système économique et social. On considère généralement que le Tableau économique, largement inspiré de l'analyse du circuit économique fournie par l'Essai sur la nature du commerce en général de Cantillon, préfigure le tableau entrées-sorties (TES) de la comptabilité nationale. [...]
[...] La question fiscale Les physiocrates souhaitent un allègement général de l'imposition en France et une profonde réforme du système. En particulier, ils déplorent l'excès d'imposition de la classe productive. De même, ils ne souhaitent pas imposer davantage la classe stérile car il en résulterait une hausse du prix de ses produits et, cela risquerait d'infléchir la consommation globale, ce qui nuirait à la reproduction annuelle de la nation. Quesnay s'attache à montrer que si un prélèvement fiscal était opéré sur la classe stérile, il serait en fait indirectement reporté sur la classe productive. [...]
[...] En somme, sur le plan économique, la pensée de Quesnay retranscrit un modèle macroéconomique finement huilé et obéissant aux lois souveraines dictées par l'ordre naturel. Défendant un libéralisme économique, il met en évidence les grandes interdépendances qui sous-tendent le système économique et social. Par ailleurs, on considère généralement que le Tableau économique de Quesnay est largement inspiré de l'Essai sur la nature du commerce en général de Cantillon. Si plusieurs similitudes apparaissent en effet entre les deux auteurs, le principe d'exclusive productivité de l'agriculture permet à Quesnay de dépasser Cantillon en termes de contribution à la science économique. [...]
[...] Cette théorie trouve son origine dans une réaction philosophique exprimée contre l'absolutisme monarchique de l'Ancien Régime. Aujourd'hui, ce principe a perdu de sa portée dans la mesure où il ne rend plus compte, précisément, de l'aménagement actuel du pouvoir (par exemple, la prééminence du pouvoir exécutif sous la Vème république). Dans le Tableau économique, le produit net est versé, à l'issue du cycle de production, à la classe des propriétaires. D'ailleurs, la circulation économique, représentée par le Tableau économique, est amorcée par la dépense du produit net par les propriétaires. [...]
[...] En effet, si des similitudes[4] lient les analyses de Cantillon et de Quesnay, il faut particulièrement relever, pour ce qui nous intéresse ici, celle faisant apparaître un produit net à l'issue du cycle de production. Le produit net se définit comme ce qui reste une fois assuré la reproduction des conditions de production. Néanmoins, il revêt une nature particulière dans l'analyse de Quesnay en ce qu'il s'agit de quelque chose de purement physique qui apparaît exclusivement dans le secteur agricole. [...]
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