En effet, la spécialisation des pays émergents les rend instables car dépendants des pays riches « qui s'accaparent le segment de la production où les rendements d'échelle sont les plus forts », c'est-à-dire le développement et la recherche.
Conscients de cela, les pays émergents tentent de pallier au manque de polyvalence, en investissant dans un capital richesse : les richesses produites via une production spécialisée, leur permettent d'investir à leur tour dans la recherche et le développement.
Cohen montre par ailleurs que la mondialisation n'est pas qu'un concept réel, mais aussi virtuel, qui provient de l'explosion des nouvelles technologies au cours du 20ème et 21ème siècle. Aussi, la mondialisation voit apparaître de nouveaux besoins, de nouvelles attentes des conditions matérielles, ainsi que des transformations comportementales, dont découlent des inégalités dues au décalage entre la mondialisation virtuelle et la mondialisation réelle.
Cohen montre par ailleurs que l'effondrement des repères géopolitiques après la mort de l'URSS, a entraîné l'élargissement des frontières de l'Europe sans pour autant la libérer du protectionnisme économique, qui ferme les portes au commerce mondial mais surtout au nouveau modèle industriel et enferme les pays Européens dans « une spécialisation passée », risquant de se retrouver dépassés par les pays émergents qui jouent sur le même registre (...)
[...] Par ailleurs, Cohen rappelle bien les conséquences du réel et de l'imaginaire sur les individus : la création des besoins et l'influence que l'imaginaire a sur la transformation de la vie sociale. L'individu se sent alors trahit par le patronat, qu'il accuse de l'utiliser au nom du profit à outrance. Mais les salariés ne sont-ils pas des consommateurs de travail, utilisant par ailleurs les entreprises pour faire valoir leurs droits et construire leur identité ? Ne sommes nous pas dans un dialogue où les intérêts des uns et des autres sont, là aussi, en concurrence directe ? [...]
[...] Daniel Cohen Trois leçons sur la société post industrielle Editions Le Seuil, Paris 2006. Synthèse générale : L'apparition des innovations technologiques, et des technologies à usage multiples ont entraîné une modification de l'organisation du travail, par la multiplication des compétences humaines et une nouvelle organisation de la hiérarchisation des responsabilités. Cela a provoqué une augmentation des inégalités, en particulier pour les personnes les moins polyvalentes, ayant pour conséquence une réduction du personnel d'encadrement par la répartition des responsabilités et par l'optimisation de la production. [...]
[...] Aussi, l'activité des pays riches se situe en amont et en aval de la production, le reste étant externalisé vers les pays pauvres. Les riches tendent à vendre des biens immatériels et à acheter des biens matériels 53) ; les pays riches s'accaparent une fois encore le segment de production où les rendements d'échelle sont plus forts s'enrichissant aux dépend des pays pauvres. Mais il note que certains pays pauvres arrivent aujourd'hui à constituer une accumulation primitive au travers un taux d'épargne important et la promotion de l'éducation de masse privilégiant l'accès au Savoir et permettant d'investir dans l'appareil de production de façon positive et dans un esprit concurrentiel. [...]
[...] Ce chapitre nous permet de voir quelles stratégies et articulations sont développées pour trouver l'équilibre mondial. En effet, D. Cohen rappelle que l'histoire du monde a toujours connu des oppositions géopolitiques : le nord et le sud, l'est et l'ouest, le totalitarisme face à la démocratie ; dont découlaient toutes les relations internationales. La disparition de ces oppositions a provoqué une rupture mettant toutes les puissances à la table du capitalisme mondial sans pour autant réduire les inégalités existantes de répartition des richesses entre les pays riches et les pays pauvres. [...]
[...] L'augmentation des populations entraine logiquement une augmentation de ces inégalités, en particulier de la très grande pauvreté. Ceci a pour conséquences des problèmes écologiques très importants. De plus, l'interdépendance des nations, qui s'est tissée au fur et à mesure de l'évolution de la mondialisation, a généré une instabilité générale qui ne peut être contrée que par un ordre multilatéral capable de pacifier les relations entre les blocs à venir condition sine qua non pour éviter le péril de l'économie mondiale voire de l'humanité. [...]
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