Le « nouveau monde » est désormais un « autre monde » : la composition démographique est en totale mutation (montée des Hispaniques, Chinois, etc. au détriment des wasp, Juifs, etc.) => l'Europe ne peut plus représenter l'alma mater des USA.
Quelques chiffres qui le montrent également : de 1990 à 2000 la population a augmenté de 13,6 % (3,4 % en UE) ; la fécondité de 2,6 % (1,5 % en Europe) ; 18,4 % de la population a plus de 60 ans (21,5 % en UE).
C'est donc la transformation ethnique de l'immigration vers les USA qui bouleverse la donne. Nous nous trompons aujourd'hui à propos des USA tout simplement parce que nous le considérons comme un pays anglo-saxon. Notons également qu'auparavant les immigrés provenaient de pays pauvres ou humiliés alors qu'aujourd'hui les Chinois et les Indiens représentent les peuples des futurs géants économiques. Ils n'auront évidemment pas la même sensibilité stratégique, culturelle et affective que les immigrants d'autrefois, qui étaient européens.
L'Espagne va être le seul pays européen à trouver un avantage à ce tremblement de terre ethnique car les Hispaniques croissent quatre fois plus vite que le reste de la population => cette minorité est partie à la conquête démographique et territoriale d'une partie des USA.
L'immigration asiatique sera plus diffuse : elle va s'installer au cœur des élites au rythme des diplômes obtenus. Cet « autre monde » s'éloigne de plus en plus de l'Europe => le clivage entre l'Europe et les USA ne cessera d'augmenter.
[...] Mais quel est le vrai noyau politique ? Pour certains, il s'agit du noyau économique ce sont des utilitaristes européens et, de ce point de vue, ils sont anti- européens. Mais si être Européen, c'est croire au noyau des noyaux, gare aux fausses pistes. Ainsi de l'union franco-allemande qui, après avoir été la première de la classe, se retrouve la dernière de par, par exemple, son abandon du pacte de stabilité. Mais ainsi va aussi de l'illusion du retour vers les six pays fondateurs, du directoire des trois grands (All, GB, Fr) qui pousserait les autres à former une autre alliance entre eux, etc. [...]
[...] Chine = des exportations mondiales en 2002 ( en 1992). Le nombre de téléphones mobiles double chaque année et le parc installé est désormais supérieur à celui de l'UE pour un taux d'installation qui n'atteint encore que Il y a plus d'ordinateurs dans les écoles et universités chinoises qu'en France et en GB réunies, et plus de télévisions installées que dans la zone euro et les USA réunis. Quant à l'Inde, elle est décalée d'une génération par rapport à la Chine : son PIB a crû entre 1992 et 2002 de par an elle devrait mettre 40 ans, à ce rythme là, pour atteindre le niveau français actuel. [...]
[...] Non pas à cause du manque du courage politique mais plutôt parce qu'il manque une conscience collective de l'enjeu. L'opinion française n'est pas prête à sacrifier ses avantages acquis 11) Mesurer et s'attaquer au paradoxe emploi et immigration Ceux qui pourront et voudront travailler connaîtront le plein emploi tandis qu'il existera à côté des millions d'exclus. En effet, les postes très spécialisés et peu qualifiés connaissent un plein emploi mais celui-ci ne concerne qu'une population bien circonscrite. En sont exclus ceux qui ont un niveau de formation trop peu élevé. [...]
[...] Il existe néanmoins un danger majeur : l'incapacité du marché de buter sur une contrainte sociale. Le marché fabrique naturellement de l'efficacité et des inégalités même au sein des pays riches avec une polarisation aux deux extrêmes de la société. Ces inégalités, même si certaines sont légitimes, ne sont pas tolérées par l'opinion publique (par exemple, cela se manifeste par les mouvements populistes et ses pulsions antiélitistes). Mais les vieux pays sont capables de réduire ces inégalités à la marge. [...]
[...] Sarkozy privatisation d'EDF ) lorsqu'elle veut ignorer, par peur ou aveuglement, le monde en train de se mettre en place sous ses yeux. Pourtant, la France va mieux qu'elle l'imagine même si elle a quelques travaux d'Hercule à réaliser La France va mieux qu'elle l'imagine Il existe un problème européen, pas de problème français. L'Europe ne peut échapper à l'invention d'un nouveau modèle sous peine d'être marginalisée par le reste du monde. La France, quant à elle, n'est pas has been. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture