Dans Le capitalisme est en train de s'autodétruire, Patrick Artus et Marie-Paule Virard partent d'un constat : celui, d'une part, de la croissance rapide des profits des entreprises, des dividendes distribués aux actionnaires et des rémunérations des dirigeants et, d'autre part, du ralentissement de la croissance, de la persistance du chômage ainsi que de la stagnation des salaires, de la demande et de l'investissement.
L'exigence de la part des investisseurs d'une rentabilité du capital croissante raccourcit l'horizon temporel des entreprises. Cette gourmandise excessive des investisseurs conduit à une déformation du partage des revenus en faveur du capital et au détriment du travail, et à un court-termisme des acteurs économiques pervertissant le système capitaliste dans son ensemble. Le capitalisme français est ainsi un système économique sans projet, voué à s'effondrer dans des crises à répétition ou à décliner inéluctablement vers une croissance ralentie.
Les catastrophes financières comme les affaires Enron et WorldCom soulèvent alors une question essentielle : comment réformer le système capitaliste de sorte que les profits des entreprises servent la croissance et l'emploi ?
[...] Le capitalisme français est ainsi un système économique sans projet, voué à s'effondrer dans des crises à répétition ou à décliner inéluctablement vers une croissance ralentie. Les catastrophes financières comme les affaires Enron et WorldCom soulèvent alors une question essentielle : comment réformer le système capitaliste de sorte que les profits des entreprises servent la croissance et l'emploi ? Le système économique en proie à un court-termisme destructeur Les auteurs critiquent les exigences selon eux excessives des actionnaires en matière de rendement de leurs placements (les 15% de Return on Equity). [...]
[...] Comme le disent Patrick Artus et Marie-Paule Virard, on comprend aisément que les sicav aient besoin d'être évaluées au jour le jour, mais cela n'est pas indispensable pour une société industrielle. Les seules mesures susceptibles d'avoir une véritable portée résident au final dans l'exercice de la responsabilité collective des acteurs économiques : entreprises, épargnants, investisseurs institutionnels. Il s'agit d'impliquer les détenteurs de l'épargne dont l'intérêt est évidemment de contrôler au plus près l'usage de leurs fonds en limitant la prise de risques à court terme dans la supervision des décisions à long terme des emprunteurs, entreprises et intermédiaires financiers. [...]
[...] On peut même, à la manière des auteurs, envisager une correction spontanée du biais court-termiste de la part des acteurs économiques, qui se contenteraient chacun de rendements des fonds propres compatibles avec la réalisation de projets d'investissement d'horizon long. Le rôle de l'Etat se limiterait alors d'une part à l'amélioration des nouvelles normes comptables, et d'autre part à la mise en œuvre de règles visant à ce que soit respecté l'horizon temporel naturel de chaque type d'investisseur, par exemple à travers l'ajustement de la fréquence de publication des comptes. [...]
[...] A titre d'illustration, en 2004 la productivité a augmenté de tandis que les salaires réels se sont accrus de 0,5%. L'autre moitié de la hausse des profits vient de la baisse des coûts engendrée par les délocalisations. Les profits ne sont donc pas investis, et la masse salariale augmente à peine de ce qui pénalise la demande et la création d'emploi intérieures. La hausse des profits et la baisse des salaires réduisent donc la demande, et par conséquent la production et l'emploi. [...]
[...] En définitive, le fonctionnement du capitalisme actuellement compromet le niveau de croissance et de rentabilité du capital à long terme. II) Solutions Une correction partielle de ces effets a été tentée, notamment à travers : - la mise en place de politiques de partage du profit - la limitation de la circulation des capitaux - l'amélioration de la qualité de la gouvernance financière (politiques de transparence, etc.) - de nouvelles normes réglementaires et comptables. Selon les auteurs, un tel traitement des symptômes n'est pas suffisant. Il s'agit de s'attaquer aux causes profondes du processus d'autodestruction du capitalisme. [...]
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