L'ouvrage de Jean Peyrelevade, Le Capitalisme total, est un portrait en noir du fonctionnement des marchés financiers et de l'actionnariat triomphant. Revenant sur la disparition du capitalisme rhénan et sur ses causes, l'ancien patron du Crédit Lyonnais montre comment le système qui l'a remplacé a fait de l'économie mondiale une immense et homogène Société Anonyme, dont tous les actionnaires sont motivés par leur profit individuel et dont aucun ne porte la responsabilité des effets pervers du système. Face à l'asservissement total de la sphère économique et de ses acteurs au nouveau fonctionnement de la distribution du capital, l'auteur, fustigeant au passage l'utopie altermondialiste, prône un retour du politique à l'échelle de l'ennemi, c'est-à-dire à l'échelle mondiale.
[...] Le capitalisme total L'ouvrage de Jean Peyrelevade, Le Capitalisme total, est un portrait en noir du fonctionnement des marchés financiers et de l'actionnariat triomphant. Revenant sur la disparition du capitalisme rhénan et sur ses causes, l'ancien patron du Crédit Lyonnais montre comment le système qui l'a remplacé a fait de l'économie mondiale une immense et homogène Société Anonyme, dont tous les actionnaires sont motivés par leur profit individuel et dont aucun ne porte la responsabilité des effets pervers du système. [...]
[...] Les mythes de l'actionnariat et les conséquences du capitalisme actionnarial sur la direction des entreprises cotées C'est aux Etats-Unis, où la crise de 29 a donné une avance à la désintermédiation, que le mythe de la démocratie actionnariale est né. Il compare les actionnaires d'une entreprise aux citoyens d'une nation. Ceux- ci, munis de leur droit de vote, y font régner la démocratie et décident ensemble de la direction à faire prendre à l'entreprise. Pour l'auteur cette métaphore relève du détournement intellectuel, car dans les faits jamais les petits actionnaires individuels n'ont eu de poids réel dans le processus de décision des entreprises. En effet, c'est conscient de leur nombre que les actionnaires sont puissants. [...]
[...] Mise en perspective Ce que Jean Peyrelevade appelle capitalisme total, c'est la forme extrême, pour ne pas dire extrémiste, du capitalisme. Opposée au capitalisme incarné de la fin du XIXe, celui de Rockfeller, le capitalisme total est celui de l'actionnaire anonyme, donc insaisissable, irresponsable. Ce dernier n'agit qu'en fonction d'un seul paramètre, la rentabilité des placements qui se proposent à lui. C'est l'unicité de se paramètre et l'individualité de son application qui fait toute la perversité du système, évacuant les questions d'ordre social ou environnemental, en bref toutes les questions tenant au groupe. [...]
[...] On veut garder les emplois en France (ou en Allemagne, ou aux USA, le raisonnement est le même), mais on achète chinois et on cotise dans un fonds de pension ou une compagnie d'assurance internationale. C'est donc peut-être au niveau microéconomique, dans la gestion par l'individu de ses intérêts contradictoires, que se trouve un début de solution. [...]
[...] Quant à la pensée altermondialiste, qui ne propose par d'alternative d'ailleurs, elle est balayée d'un revers de la main car trop utopiste et incapable d'analyser en profondeur le fonctionnement de son ennemi avant de le vouer aux gémonies. Reste la règle de droit, qui elle seule peut s'arroger le pouvoir de contrôler le capitalisme total. Il faut pour cela qu'elle joue dans la même cour, c'est-à-dire qu'elle soit mondiale. Un Etat seul ne peut agir, car se serait s'exclure d'un système qui malgré son caractère prédateur à apporter plus de richesses et de croissance qu'aucun autre dans l'histoire de l'humanité. Il s'agit donc de réinventer le politique, ou plutôt de créer un politique mondial. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture