Ancien commissaire général au Plan et dirigeant d'entreprise (les Assurances Générales de France), Michel Albert est un auteur d'essais de politique économique. Il publie « Capitalisme contre capitalisme » en 1991 qui dresse la situation économique, politique et sociale du monde au sortir de la guerre froide.
Lorsque le modèle communiste s'éteint en 1990, le capitalisme semble alors inéluctablement se retrouver seul face à lui-même. Cependant, selon Michel Albert, il ne serait pas pour autant un bloc homogène, mais proposerait deux variantes dans le monde libéral. D'un coté le capitalisme anglo-saxon, de l'autre le capitalisme dit « rhénan ». Si tous deux adoptent les grands principes du capitalisme, à savoir une économie de marché, la propriété privée ou encore la libre entreprise, ils se distinguent par de nombreux aspects tels que l'organisation économique des entreprises, les relations avec les structures financières, ou encore le rapport à l'Etat.
[...] Il publie Capitalisme contre capitalisme en 1991 qui dresse la situation économique, politique et sociale du monde au sortir de la guerre froide. Lorsque le modèle communiste s'éteint en 1990, le capitalisme semble alors inéluctablement se retrouver seul face à lui-même. Cependant, selon Michel Albert, il ne serait pas pour autant un bloc homogène, mais proposerait deux variantes dans le monde libéral. D'un coté le capitalisme anglo-saxon, de l'autre le capitalisme dit rhénan Si tous deux adoptent les grands principes du capitalisme, à savoir une économie de marché, la propriété privée ou encore la libre entreprise, ils se distinguent par de nombreux aspects tels que l'organisation économique des entreprises, les relations avec les structures financières, ou encore le rapport à l'Etat. [...]
[...] De plus, les balances commerciales de ces deux leaders du capitalisme rhénan devinrent largement déficitaires. Enfin, le chômage s'y est installé durablement. Pendant ce temps, et jusqu'au mois de septembre 2008, les pays ayant adopté le capitalisme anglo-saxon n'ont cessé en revanche de prendre des parts de croissance et à inciter d'autres pays à s'en inspirer. Notamment l'Allemagne et le Japon qui pour faire face à la crise ont introduit des mesures de déréglementation dans leur économie. Dès lors, la thèse de Michel Albert fut critiquable jusqu'il y a deux ans, tant le capitalisme anglo-saxon s'était avéré finalement plus efficace. [...]
[...] Le modèle prône davantage la réussite individuelle. La protection sociale est très peu développée, car l'Etat n'intervient pas dans le système économique et salarial, tant les réglementations sont jugées contraignantes à l'essence du système libéral. De l'autre côté, le capitalisme rhénan est celui qui domine principalement en Allemagne, dans les pays du Benelux, mais aussi au Japon. L'Etat providence y est plus présent, et de ce fait, le souci de la collectivité est préservé. L'entreprise prône d'ailleurs la cogestion ainsi qu'un dialogue constant avec les salariés et leurs syndicats, contrairement au capitalisme anglo-saxon qui mise sur l'actionnariat et juge un tel dialogue comme pesant et néfaste à la productivité de l'entreprise. [...]
[...] Tout dépend véritablement des objectifs poursuivis par la politique de l'entreprise et des choix effectués pour leur mise en œuvre. Sans considérer la thèse finale de l'auteur consistant à venter le système rhénan, on peut affirmer que l'analyse des différentes caractéristiques des deux modèles par Michel Albert a le mérite de permettre aujourd'hui encore de décrypter une stratégie d'entreprise en fonction des objectifs économiques qu'elle poursuit et des obligations sociales ou encore éthiques qu'elle s'impose. Les moyens de mis en œuvre étant modifiables suivant que l'entreprise s'inspire du capitalisme rhénan ou du capitalisme anglo-saxon. [...]
[...] Pareillement, les positionnements de la France et de l'Europe dans cet affrontement ne sont pas clairement définis. Certainement parce qu'ils oscillaient à l'époque entre les deux modèles. Ce phénomène semble toujours être avéré aujourd'hui, attribuant à l'ouvrage de Michel Albert un aspect encore très actuel. Cependant, certaines critiques peuvent tout de même lui être adressées. En effet, durant la décennie suivant la parution de l'ouvrage, le Japon a été plongé dans une grave crise boursière et économique, et l'Allemagne du Wirtschaftswunder a perdu la brillance de sa croissance suite principalement à sa réunification. [...]
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