3 objectifs de la Banque Centrale Européenne : gérer la macroéconomie de l'ensemble, achever d'établir sa réputation aux yeux des agents économiques d'Europe et d'ailleurs, expliquer sa politique et rendre compte de son action.
Critiques de la BCE : regrets, voilés ou pas, quant à l'indépendance de l'institution, contestation du bien-fondé du mandat qu'elle a reçu des traités et notamment de la priorité absolue donnée à la stabilité des prix, doutes sur la pertinence du plafond à 2 % de hausse des prix retenu par l'Eurosystème, controverses quant au rôle donné aux agrégats monétaires dans la stratégie dite des « deux piliers », mise en cause de la stratégie de communication des dirigeants de la BCE et enfin réserves quant aux décisions de hausse et de baisse des taux que l'institution a prises depuis son existence.
Les rédacteurs de Maastricht en voulant protéger la BCE de toute influence, ont pris le risque de l'isoler des gouvernements et des opinions, et de l'enfermer dans un rôle autiste où elle applique des règles obscures.
Un principe audacieux détermine la prise de décision de l'Eurosystème : poids égal est donné à tous les gouverneurs qui se voient donc chacun saisis de l'intérêt général.
La BCE a satisfait à son mandat de stabilité des prix. 3 critiques des auteurs : définition numérique de l'objectif d'inflation (proposent entre 1 et 4 %), la formulation de sa stratégie monétaire (abandon des deux piliers incompris par les marchés) et la communication de l'institution.
[...] Indépendance d'une Banque Centrale Quand une BC peut modifier sa politique monétaire à son gré, le secteur privé prend en compte cette possibilité et les négociations salariales vont intégrer cette donnée. Or une Banque Centrale soumise aux injonctions d'un homme politique qui attribue plus d'importance au CT qu'au LT, risque de créer un biais inflationniste, et une source d'inefficience. Contre cela, une BC peut aussi acquérir une réputation (même si c'est long) mais ne peut tenir des engagements précis. Une BC indépendante peut s'engager à long terme : l'indépendance est une garantie que la règle sera finalement suivie même si elle incorpore un objectif de stabilisation conjoncturelle. [...]
[...] A moyen terme (un à trois ans), le niveau de l'activité économique et le taux d'inflation résultent du mix budgétaire- monétaire. Alors qu'il y a dichotomie à long terme, les inférences entre le court et le moyen terme sont nombreuses à court et moyen terme. Une coordination est donc désirable. Mais est-elle possible ? -Difficultés techniques La politique monétaire agit de manière lente et prévisible et peut être conduite à haute fréquence alors que la politique budgétaire agit relativement rapidement, a des effets incertains (Blanchard et Perotti, 1999) et ne peut être utilisé qu'à basse fréquence (contrôle démocratique du Parlement). [...]
[...] Les banques centrales ont abandonné l'idée, très en vogue en France, d'utiliser le taux d'intérêt à des fins de politique structurelle et industrielle. Selon Wyplosz, l'objectif d'inflation est primordial alors que le rôle contra-cyclique de la politique monétaire est perçu comme secondaire et difficile à remplir. Cette formulation a l'immense avantage d'être en harmonie avec la théorie et le constat empirique Importance de la transparence car action sur les anticipations. Quels canaux de transmission ? Traditionnellement : le coût du crédit (Keynes), encaisses monétaires (Friedman), encaisses et moyens de paiement (Closser), et services offerts par la liquidité, épargne (Modigliani), marchés des actions (Tobin) et rôle du crédit bancaire et des intermédiaires financiers (Bernanke et Gertler) et le taux de change, en économie ouverte(1). [...]
[...] Bien que le Traité de Maastricht précise qu'il fonctionne par le vote, le Conseil ne procède que par consensus. Il n'empêche, la majorité d'entre eux y siègent en tant que représentant d'une banque nationale. Mais ce principe d'un homme, une voix se heurte à des problèmes de taille considérables : Luxembourg (0,44 Millions d'hab.) et l'Allemagne (82 millions d'hab.). Avec l'adhésion à l'euro d'Etats supplémentaires, le mini-Parlement que constituera le Conseil des Gouverneurs ne pourra constituer un organe de prise de décision efficace. [...]
[...] Il n'est pas possible d'avoir une indépendance des objectifs sans une indépendance des instruments, mais en revanche l'inverse est valable (ex de l'Angleterre). Mais en l'absence d'indépendance des objectifs peut-on vraiment parler d'indépendance ? Oui, si les objectifs fixés sont choisis de manière transparente et sont soumis à une règle stable. L'indépendance de la Banque d'Angleterre respecte ces critères et évitent ainsi les travers dénoncés par Kydland et Prescott (1977). Le Chancelier de l'Echiquier endosse la responsabilité démocratique de sa décision d'inflation et la BoE applique sa décision (rôle technique). La BCE apparaît en retard par rapport à ces exigences démocratiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture